Principes

LA DISCIPLINE DE LA LIBERTÉ ET LA VOIE ISLAMIQUE

Il est possible de comprendre que lorsque l’Islam cherche à proposer sa voie morale et sociale, il essaye de préparer, dans la société, un terrain préventif favorable qui permet au mouvement moral de devenir quelque chose de réaliste et d’applicable.   

La question que nous voulons poser ici est que tout principe, toute religion et tout message possèdent leurs voies morales et leurs voies sociales qui déterminent le mode de relations que les gens entretiennent les uns avec les autres. 

Il est naturel que toute voie morale, ou sociale, soit réellement soumise à une structure hiérarchique de lignes, de réserves et d’atmosphères qui font d’elle quelque chose de réaliste. Il n’est, pour cette raison, pas possible de considérer ces affaires sous leur aspect superficiel, telle que nous les sentons dans leur séparation de tous les éléments qui constituent le tout intégral de la structure morale ou sociale. Certains peuvent lancer une conception selon laquelle une telle manière de poser le problème ne peut aboutir qu’à l’insatisfaction de la femme du fait que l’être humain qu’elle est, cherche à s’identifier à soi-même et désire ouvrir ses capacités pour que les autres s’ouvrent, de leur côté, à ce qu’il possède, lui-même en matière de capacités. Le savant n’aime-t-il pas que les autres se rendent compte de sa science? Le courageux n’aime-t-il pas que les autres se rendent compte de son courage? Et le beau n’aime–t-il pas que les autres se rendent compte de sa beauté? Il est peut-être possible que le sentiment qu’ont les gens de ces instances soit lui-même l’élément qui les encourage à développer le sentiment de ces instances en eux-mêmes. Il est peut-être possible de constater, lorsqu’on on étudie l’homme, que l’effort qu’il déploie pour développer ces instances dans sa personnalité, tient sa force et assure son mouvement et son développement à travers le sentiment qu’ont les autres de ces mêmes instances. Au fur et à mesure que les autres se rendent compte de nos capacités et l’expriment en s’étonnant et en montrant leur admiration, notre tendance à développer ces capacités gagne en intensité et en permanence. Il est naturel que cela passe par la mise à jour de ces capacités. Pour cette raison, la femme qui se distingue par sa beauté physique ou par certaines manières féminines, dans le domaine de la séduction, qui suscitent l’étonnement et l’admiration des autres et les voit dans l’éclat de leurs regards peut, en même temps, se sentir insatisfaite en la matière et cette insatisfaction peut la pousser à ne plus entretenir les sentiments de séduction qu’elle vit, ce qui peut aboutir à l’anéantissement de ces sentiments. 

Il se peut que certains posent cette question d’une manière dramatique en présentant la femme musulmane que l’Islam empêche de vivre sa féminité de cette manière sous le profil de la femme opprimée et maltraitée rongée par les complexes psychiques issus de l’insatisfaction et du refoulement, dans le cadre de la répression législative se transformant en répression sociale. Mais nous pouvons répondre en posant, face à ces considérations, une question dont l’importance est de la taille du problème: la question humaine, considérée sous toutes ses dimensions, consiste-t-elle dans les sentiments subjectifs qu’a l’homme de ses propres pulsions ou penchants, de sorte que, pour éliminer le problème, il nous faut refuser que l’homme soit soumis à toute sorte d’insatisfaction? Devons nous comprendre la valeur à travers son interaction avec l’homme subjectif ou à travers la réalité objective à l’intérieur de laquelle cette valeur se manifeste sous la forme de ses effets positifs? 

En posant la question dans ce cadre général, avec la satisfaction des désirs subjectifs, comme critère du bonheur et du malheur, et avec l’interaction entre la valeur et le subjectif qui s’en trouve chargé, comme critère de la légitimité de cette valeur, il est naturel, dans ce cas, que la question ne soit pas limitée à l’apparence féminine de la femme, sur le plan de la mise en évidence des points d’attraction physique, ou sur le plan de la mobilisation du capital féminin et séduisant. La question s’étend alors à toutes les sensations de nature sexuelle. Il est naturel que tout être humain, qu’il soit homme ou femme, sente la pression de ce besoin, sans la prise en considération des traditions et des législations. Il est naturel qu’il cherche à satisfaire cette faim charnelle tout comme il cherche à satisfaire sa faim naturelle par la consommation de la nourriture. Il sent la liberté dans la satisfaction de cette faim tout comme il la sent dans la satisfaction de l’autre. 

De cette manière, on peut considérer la question dans d’autres domaines. Nous savons que beaucoup de gens considèrent la liberté sexuelle comme une valeur individuelle de l’homme, tout comme la liberté politique, la liberté économique et la liberté en rapport avec la sécurité. Mais nous ne pouvons pas accepter une telle considération et nous croyons qu’il est indispensable d’instaurer des limites qui règlent le mouvement de la liberté chez l’homme à partir de son intérêt déterminé par les grandes lignes de ses croyances et convictions et leurs conséquences positives ou négatives. Dans ce sens, chaque être humain doit vivre une sorte de drame consécutif à la frustration d’une partie de sa liberté dans le domaine de ses pulsions subjectives, au profit de la liberté des autres, ou au profit des autres dimensions de la liberté dans sa propre vie qui peuvent ne pas être compatibles avec la libération absolue de ses besoins dans un domaine donné. L’homme vit plusieurs libertés dans les différents domaines de son existence et des libertés peuvent se heurter les unes aux autres, dans le cas où il donne libre cours à tous ses désirs. L’homme peut donc perdre du terrain dans l’exercice anarchique de ses libertés dans le cas où il n’organise pas leurs rapports les unes avec les autres. Pour cette raison, la question du sentiment tragique consécutif à la frustration de la liberté est imposée par les limites naturelles et réalistes des lieux où se situent les capacités de l’homme et sa vie en général

Source : http://francais.bayynat.org

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