Doctrines

La source de la création..

Pour faire une étude sur les sources de la création et la cause première du développement de l’univers, il est nécessaire de prendre soigneusement en considération les points suivants.

1. Le monde est une réalité

Le monde est une réalité qu’on peut sentir, observer et percevoir. Il n’est ni quelque chose d’imaginaire ni une vue de l’esprit de personne. C’est une réalité absolue et incontestable, indépendamment de ce que nous en pensons et indépendamment du fait que ses phénomènes soient connus ou non de l’homme et que leur existence réponde ou non à un usage quelconque.

Du point de vue de la connaissance expérimentale aussi, l’existence de l’univers est incontestable, car ses phénomènes sont soumis à l’investigation scientifique et à la recherche. Si sa réalité avait été douteuse, tous les efforts et les recherches scientifiques auraient été inutiles et vains.

2. Le monde est bien organisé

L’homme a réalisé, par l’observation, l’expérimentation et le calcul, que le monde est bien organisé. Il y a des relations définies entre ses éléments et ses phénomènes, et il est gouverné par des lois rigoureuses. Normalement, l’objet de toute recherche scientifique est la découverte de ces mêmes lois et de leurs relations. L’existence de cette organisation scientifique est d’autant plus déterminée qu’aucun événement naturel n’est considéré comme fortuit et sans relation avec d’autres phénomènes.

Si on trouve que la cause d’un phénomène est inconnue, on procède à de nouvelles investigations pendant des années et ce jusqu’à ce qu’on découvre cette cause. D’autre part, si une loi est découverte, sa généralité et sa solidité sont considérées comme si sûres que sur sa base on établit de grands outillages industriels et on fabrique des milliers d’instruments et d’appareils.

Ainsi, le monde et toutes ses dimensions ont des relations systématiques à tous les niveaux, corrélations si précises et si complexes qu’elles sont à l’évidence bien calculées. Le progrès de la science a révélé l’existence de lois définies régissant les phénomènes naturels. «Le Soleil et la Lune se meuvent d’après un calcul. Les plantes et les arbres se soumettent à Son Commandement. IL a élevé le Ciel et IL a établi la balance». (Sourate al-Rahmân, 55: 5-7)

3. Le « devenir » et sa cause

Nous constatons un changement et un développement continuels dans tous les phénomènes naturels. Ce changement est plus évident et plus frappant chez les êtres vivants. Un arbre grandit. Il porte des fleurs qui s’ouvrent progressivement, puis elles se fanent. Les fleurs mûrissent lentement pour devenir fruits et graines.

Les cellules du germe humain se développent lentement et se transforment en un embryon. Celui-ci se développe continuellement et sans cesse jusqu’à ce qu’il soit libéré. Puis le nouveau-né continue à grandir jusqu’à ce qu’il vieillisse et devienne une personne âgée.

Le « devenir » peut être défini comme le fait de se continuer et exister graduellement. A chaque stade un être est différent de ce qu’il a été et de ce qu’il sera. Mais en tout cas, il y a un lien entre « ces êtres » (les différents stades d’un même être) qui constituent somme toute un seul « être se continuant ».

Mais il reste à savoir ce qui cause ce « devenir ». Quelle est la source de ce « faire », « mélanger » et « trouver »? Pourquoi ce développement fondé sur un calcul précis et systématique se produit-il ?

4. La cause du développement et des changements systématiques

L’harmonie et la composition méthodique qu’on trouve dans des millions de phénomènes naturels exigent un facteur approprié. Pour son développement, une plante a besoin, selon certaines proportions, d’un mélange de sol, d’eau, d’énergie solaire et de composants de l’air, afin de pouvoir fleurir et s’épanouir. Quel est donc le pouvoir qui arrange ce travail d’ensemble, cette attraction mutuelle et cette influence mutuelle? Pourquoi des éléments divers en quantité précise et dans des conditions spécifiques viennent ensemble pour produire l’effet recherché?

5. Ce n’est pas un accident

Si vous prenez une poignée de caractères d’imprimerie, que vous les mettez dans une boule et que vous les mélangez bien pour les jeter ensuite sur une surface propre, quelle est la probabilité pour que ces caractères se disposent de manière à constituer ensemble tout un poème d’un célèbre poète? Naturellement une telle probabilité est pratiquement nulle.

Ou bien encore, placez une machine à écrire devant un enfant de deux ans et laissez-la appuyer sur les touches avec ses petite doigts. Après qu’il aura joué pendant une demi-heure avec le clavier, vérifiez s’il a tapé un extrait d’un traité philosophique d’Avicenne en arabe. Qu’une telle proposition est extravagante! Est-ce là une conception rationnelle que d’envisager même une telle possibilité?

Il a été dit que la probabilité de la combinaison accidentelle de la matière première et des conditions qui précèdent la venue à l’existence d’une cellule vivante est égale à 10-16.

Selon un scientifique, la probabilité de l’existence accidentelle de la chaîne matérielle nécessaire à la venue à l’existence d’une simple particule de protoplasme est égale à 10-48.

Donc, il est évident que tous ces changements et le développement du « devenir » sont gouvernés par des lois scientifiques précises et bien calculées et résultent de la combinaison d’éléments divers et de conditions précises. La science a rendu un grand service en découvrant que rien n’est accidentel ni fortuit.

6. La cause du « devenir » est-elle une contradiction?

Selon la théorie du matérialisme dialectique, toute chose matérielle porte en elle le germe de sa mort ou un germe de contradiction interne qui conduit à sa destruction. En tout cas, du cœur même de la mort naît une nouvelle vie.

En d’autres mots, dès qu’une idée, un incident ou toute thèse vient à l’existence, elle suscite une opposition à elle-même de l’intérieur d’elle-même. Cette opposition est appelée antithèse. Plus tard, à la suite d’une lutte entre les deux (la thèse et l’antithèse) une synthèse ayant une forme plus développée, naît d’elle.

Ainsi, la cause fondamentale du développement de toute chose réside en elle-même et non pas en dehors. Cette cause est la nature contradictoire de toute chose et de tout phénomène, et c’est elle qui produit tout mouvement et toutes les contradictions. Dans les règnes végétal et animal, tous les développements naturels sont produits essentiellement par des contradictions internes. La même cause s’applique à tous les autres développements du monde.

Ainsi, chaque chose sort d’une matière, et le facteur causant son développement réside en elle-même. Toute chose est accompagnée de contradiction et de conflit qui tendent toujours à l’évolution.

Maintenant, voyons si la matière peut réellement avoir tout ce pouvoir? A quel point cette théorie est-elle scientifique et jusqu’à quel point est-elle corroborée par des expériences très approfondies? Ce principe est-il réellement universel? Chaque changement et chaque développement tendent-ils réellement à l’évolution, ou bien y a-t-il des cas dans lesquels ce principe n’est pas applicable? La contradiction est-elle toujours le facteur principal qui explique ce mouvement, ou bien les forces d’attraction et de cohésion jouent-elles aussi un rôle dans beaucoup de cas?

Nous allons répondre à ces questions au cours de nos prochaines explications.

Lorsque la science moderne discute de différents systèmes organiques et inorganiques composés de groupes qui comportent des éléments matériels homogènes, elle les place dans dix classes ou niveaux ascendants et les divise en systèmes ouverts et fermés. Elle constate que:

Seuls les systèmes ouverts peuvent, dans certaines circonstances spécifiques, maintenir leur capacité d’auto-préservation, de propagation et d’évolution. Un système ouvert est un groupe de choses qui comportent un chaînon de conversion en d’autres choses. Par exemple, il assimile la nourriture et l’énergie et évacue ce qui est superflu ou nuisible.

Mais les systèmes fermés à petite capacité de conversion et de propagation ne peuvent rien faire à part eux-mêmes. Il est important de noter que les systèmes fermés ne produisent normalement aucun changement automatique, et même s’ils ont une vie et un mouvement, le changement qui se produit en eux est accompagné de leur décadence et ils percent leur énergie effective et leur efficacité.

Accessoirement, seuls les systèmes comprenant des éléments vivants et ayant une finalité peuvent avoir un changement évolutif tendant à accroître leur disposition à la formation et leur efficacité tendant à leur expansion.

Aucune matière simple ou composée, ni aucun système fermé, ne peuvent se former sans aide extérieure. D’une façon similaire, aucune collection de diverges sorts de matière, ni aucun groupe de systèmes, n’ont le pouvoir de créer et de diriger une automaticité méthodique bien ordonnée et un arrangement ou un système évolutif. Pour cette raison, toute sorte de matière exige individuellement et collectivement quelque contact ou aide extérieurs.

Comme il est évident maintenant qu’un tel arrangement ne peut émerger automatiquement de l’intérieur de la matière, nous devons chercher un facteur extérieur pour expliquer son existence, et comme nous savons que l’arrangement existent est bien calculé et méthodique, ce facteur-là doit avoir une conscience et une volonté de le créer.

La contradiction ou l’attraction et la cohésion?

Il est vrai que dans beaucoup de cas de changements sociaux, la série dialectique de thèse, antithèse et synthèse est clairement observable, et qu’un ordre nouveau émerge conséquemment à la contradiction. En d’autres termes, dans de tels cas, le changement et l’évolution du système social sont dus à la contradiction. Nous traiterons de ce sujet d’une façon plus poussée lorsque nous aborderons la philosophie de l’histoire. En tout cas, cette relation entre la société et la contradiction n’est pas applicable à tous les autres cas dans le cosmos et elle n’est ni universelle ni constante dans le cas de la société.

Si nous considérons attentivement les phénomènes du monde et les étudions scientifiquement au lieu de nous adonner à des fantaisies poétiques, nous trouverons qu’il y a de nombreux cas où prévalent une tendance toute autre, et une loi totalement différente. Considérons par exemple les cas suivants:

Les phénomènes physiques et mécaniques, tels que l’échauffement et l’expansion des corps, la fonte, l’évaporation, le passage du courant électrique, la communication des sons, le mouvement des corps, le changement réactif des formes, etc… tous sont dus à l’action de certains types d’énergie et ne sont pas le résultat de l’établissement de la chaîne dialectique.

Dans le cas des actions et réactions chimiques, nous trouvons souvent que deux éléments ou plus s’unissent par l’action de l’énergie, mais qu’aucun d’eux ne surgit de l’autre.

Dans certains autres cas ce qui se produit c’est l’éclatement qui est le contraire de la synthèse. Accessoirement quelques corps en action et réaction tendent à se combiner et n’ont pas de contradiction. Dans le domaine de la vie, nous trouvons, bien sûr, trois stades consécutifs: la naissance, la maturité et la mort, mais là aussi nous trouvons une différence fondamentale. Tout d’abord, la reproduction ou la naissance (antithèse) à partir (de l’intérieur) de la thèse n’est pas possible sans l’intervention d’une autre thèse (le mâle). En d’autres termes, la création d’une chaîne monophasée intérieure n’est pas possible. Deuxièmement, la combinaison de deux thèses se produit à travers l’attraction et l’affection et non pas à la suite de la contradiction et de la lutte. Troisièmement, entre mère et enfant, ou thèse et antithèse, il existe une relation d’octroi de vie et de sacrifice au lieu d’opposition et de destruction.

Lorsque nous approfondissons la matière qui forme le cosmos, nous trouvons une grande bousculade et un remue-ménage d’électrons et de noyaux mais nous ne trouvons pas de trace du mouvement à trois phases de thèse, antithèse et synthèse. Par contre nous trouvons des atomes ou des particules tournant les uns autour des autres. Seulement, lorsqu’ils sont bombardés par d’autres atomes de l’extérieur, ils éclatent parfois et se convertissent en nouveaux atomes.

Par conséquent, la règle de la lutte entre la thèse et l’antithèse et leur synthèse subséquente n’est pas universelle ni applicable à tous les cas. La face dynamique du monde est en fait façonnée aussi bien par l’impact mutuel des éléments ou des molécules que par d’autres facteurs en communication réciproque. Leur impact est à l’origine d’événements tels que la mise en mouvement des choses, leur combinaison, leur éclatement, leur échange et même leur désintégration, dans de circonstances exceptionnelles.

Au lieu de la loi générale de la naissance, de la lutte et de la combinaison, il y a une chose plus générale qui est la venue ensemble, la combinaison et la naissance.

Notre monde est celui de l’union, où les choses viennent ensemble, soit pour se combiner, soit pour se dissoudre. Il n’est pas celui d’entités donnant naissance à des contradictions.

En tout cas, l’idée n’est pas que nous devrions croire en Allah tout simplement parce que la loi dialectique n’est ni universelle ni à cent pour cent scientifique, ni que s’il n’y a pas d’objection scientifique qui puisse être émise à l’encontre des principes dialectiques, ceux-ci devraient prendre la place de Dieu. Ce n’est point comme cela qu’on doit raisonner, car:

Primo, nous savons que Hegel, le fondateur et l’inspirateur de la philosophie dialectique au siècle dernier, était un homme qui croyait lui-même en Dieu et qu’il est arrivé, par ses propres théories, à la conclusion que le monde n’a ni volonté absolue ni conscience.

Secundo, même si les principes dialectiques étaient présumés corrects et à l’abri de toute objection scientifique, cela signifierait seulement que nous aurions tout juste découvert une autre loi du développement et de l’évolution de la nature et de la société. La découverte des lois naturelles ne signifie pas que nous n’ayons plus besoin de législateur et de dessinateur de la nature. La force qui aurait produit à travers le pouvoir de contradiction, des milliards de galaxies et d’autres phénomènes merveilleux à partir de la matière, serait en elle-même, un signe de l’existence d’une guidance instruite et d’une conscience sage, qui aurait mis dans la matière le pouvoir de créer un tel arrangement méthodique, et qui aurait été à l’origine d’un monde si bien calculé

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