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La vie familiale (4e partie) La relation enfants-parents

Cheikh Mohamad Kanso

Au nom de Dieu Le Miséricordieux Le très Miséricordieux

Chers frères et sœurs, dans les deux précédentes parties, nous avons parlé du rôle du père et de celui de la mère ainsi que leur place dans la famille.

Aujourd’hui, nous parlons des enfants qui sont les autres individus qui concourent à la composition de la famille et qui sont des fondamentaux dans la vie familiale.

Aujourd’hui, nous parlons précisément de la relation entre enfant et parents, du lien du côté de l’enfant vers les parents.

L’enfant  doit comprendre que la présence des parents est une essence dans son existence car ils sont à l’origine de sa venue dans ce monde.

Mais portons notre grande attention sur la relation immatérielle, morale et éducationnelle entre l’enfant et les parents.

Chers frères et sœurs, l’islam  recommande fortement la bienveillance, l’attention et le respect envers les parents, même quand ils ne sont pas de la même religion.

Lisons les versets 23 et 24 de la sourate Le voyage nocturne et constatons ensemble combien la parole du Seigneur Tout Puissant est pleine de miséricorde envers les parents !

Dans ces versets Dieu nous dit : « et ton Seigneur a décrété : « n’adorez que Lui et marquez de la bonté envers les père et mère :
si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point « Fi!  » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses»

« et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité et dis : « ô mon Seigneur, fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit. »

Nous sommes-nous déjà posés la question pourquoi tant d’attention du Seigneur envers les parents ?

Lorsque l’être humain arrive dans ce monde, il a besoin d’un père et d’une mère dans toutes les choses relatives à sa vie, physiquement et spirituellement ainsi qu’à l’école de la vie.

Il n’y a aucun doute que les parents veulent toujours le bien des enfants, que ça soit dans les conseils, les indications, les orientations ou même dans leur intention.

Aujourd’hui, nous constatons malheureusement que certains enfants pensent qu’ils peuvent se passer des parents, de leur conseils et de leurs indications parce qu’ils ne vivent pas dans les mêmes époques ; des enfants qui ne prêtent pas attention aux soins, vigilance et permission des parents ; des enfants qui pensent que les technologies leur offrent tout ce dont ils ont besoin aujourd’hui et souvent, ils ignorent leur expérience, leurs connaissances, leurs conseils parce qu’ils considèrent que leur monde est déjà dépassé.

Voilà une grave erreur de leur part car la question ne se trouve pas dans ces outils modernes de connaissance et de technologie qui, bien sûr n’existaient pas dans le temps des parents, mais plutôt dans les principes, la croyance, l’éducation, la morale et la religion.

Nous rappelons donc aux enfants d’avoir des égards pour les parents, de les obéir et de les honorer et d’être bienfaisant à leur égard ; ceci est un devoir, mieux encore, ces sont des droits que Dieu leur a donnés et qu’ils ont sur les enfants.

Toutefois, nous notons une erreur qui est de penser que l’islam impose une soumission aveugle aux parents, comme pour dire qu’il ne laisse aucune liberté de choix et de décision  aux enfants ; également, nous notons une grande confusion entre la liberté de choisir et de décider et la satisfaction des parents.

Dieu Tout Puissant nous demande d’obéir à nos parents et de les satisfaire, en même temps d’exprimer notre liberté de choisir et de décider.

Cela n’est aucunement une opposition et aucune mauvaise compréhension ne peut se dégager ici. En effet la satisfaction peut se réaliser même sans obéissance.

Prenons un exemple simple !

Voilà un enfant qui respecte ses parents et leur donne tous les égards et toute la bienséance qu’ils méritent. Un beau jour les parents demandent à leur enfant d’épouser une personne qu’ils ont eux-mêmes choisie.

Alors l’enfant dit à ses parents : « je vous aime bien tous les deux et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous satisfaire. Et si vous me demandez d’épouser cette personne alors que je ne l’aime pas, alors vous me mettez dans une mauvaise situation qui risque d’être définitive si je cède à votre désir. Et nous savons tous que l’amour, la compréhension et la complémentarité sont très importants dans un mariage ; et ceci n’est pas le cas entre moi et la personne que vous voulez que j’épouse.

Quelle est la position de l’islam dans un pareil cas ? Est-ce que l’islam nous dit de faire tout ce que nos parents nous demandent ?
Est-ce que l’islam nous dit de faire tout ce que nos parents nous demandent ? Est-ce que l’islam nous demande de répondre à leurs désir et volonté sans réfléchir ?
Absolument pas !

L’islam nous demande d’être libre, de leur répondre avec politesse et délicatesse, avec douceur et gentillesse, et surtout de ne pas les blesser ou les mettre en colère, mais plutôt de les convaincre.

Et si vous faites ce que vous jugez être bon pour vous et sans les obéir dans ce qu’ils souhaitent, l’islam ne considère pas cela comme un péché.

Et si vous faites ce que vous jugez être bon pour vous et sans les obéir dans ce qu’ils souhaitent, l’islam ne considère pas cela comme un péché.

Chers frères et sœurs, l’obéissance et la satisfaction des parents sont deux choses bien distinctes. Et dans certains cas spécifiques, il est bien possible d’avoir la satisfaction des parents tout en ne les suivant pas dans leur volonté.

Voici un exemple simple : si quelqu’un a son travail à l’étranger et que ses parents lui demandent de quitter son poste et de rentrer au pays pour être à leurs côtés sans aucune garantie qu’il aura un autre travail une fois rentré.

Doit-il les suivre dans leur volonté ?
L’islam l’oblige-t-il à satisfaire à leur demande ?
Absolument pas !

Les parents aiment leur enfant et voudraient qu’il soit à leurs côtés, mais s’il les suit, risque de compromettre sa carrière ; Et puis ici, c’est  plus une question de responsabilités et d’avenir en jeu qu’une question de sentiments ; et quitter son emploi ne conduit pas à la réalisation de  ses objectifs. Et cela est un droit que lui donne la religion ; même la logique et le bon sens le lui donneraient.

C’est pourquoi il faut toujours traiter avec les parents dans la compréhension et la douceur ; et s’il y a une divergence, vous avez le droit et la liberté de choisir ou de décider en ce qui concerne votre vie.

Chers frères et sœurs, ce n’est pas un péché, ni une interdiction d’avoir une vision et une façon personnelle de voir les choses différente de celles des parents.

Prenons l’exemple d’un couple qui a le droit de vivre une vie indépendante et libre, sans associer les parents aux détails et problèmes conjugaux et qui peut agir en toute responsabilité.

C’est son droit de gérer sa vie de couple selon sa manière et sa vision. Bien sûr cela ne veut pas dire qu’il n’a pas besoin de leurs conseils et expériences, mais il y a des frontières à respecter.

La grande erreur est que certains parents pensent qu’ils ont le droit de s’immiscer dans la vie de leur enfant jusque dans les moindres détails et même les plus intimes.

Il est donc du devoir de l’enfant d’expliquer aux parents, dans la plus grande délicatesse et avec tous les égards, qu’il y a des limites qu’ils ne doivent pas franchir.

Malheureusement, il y a beaucoup de problèmes qui naissent dans les couples et qui aboutissent à des séparations tout simplement parce que les parents ont franchi les limites et se sont mêlés de ce qui ne les a jamais concernés.

Parfois aussi, ce sont les enfants mêmes qui ouvrent la brèche dans laquelle s’engouffrent les parents en dévoilant des secrets et certains problèmes qui ne devraient concerner que le couple. Certains arrivent même à faire un rapport journalier aux parents sur tout ce qui se passe dans leur couple.

Malheureusement cela ne fait que réveiller le côté sentimental des parents qui influence leur jugement qui ne tient plus compte,  ni de l’objectivité, ni de l’équité, ni de la logique, ni du bon sens et pire encore, amplifie le problème plus qu’il ne le résout.

Un autre point également très sensible, sur lequel nous voulons insister, surtout dans ce siècle où nous vivons, est la dislocation des familles.

Chers frères et sœurs, nous ne devons jamais oublier que nous venons d’une famille qui nous a éduqués, entretenus jusqu’à ce que nous grandissions et fondions une famille.

Aujourd’hui nous voyons une dislocation des familles du fait d’une distance énorme qui sépare ses membres, et quelques fois entre membres vivant sous le même toit.

Et nous ne pouvons pas ne pas accuser le développement de la technologie et ses outils qui nous façonnent, contrôlent nos esprits et nos relations et font de nous ses esclaves. La technologie nous a arrachés du monde physique pour nous plonger dans un monde virtuel ; malheureusement elle ne peut pas nous donner cette affection et cet amour et tout ce que les parents peuvent nous donner ou même les autres membres de la famille.

Alors je m’adresse ici aux adolescents, jeunes et adultes et je leur dis de ne pas détruire et faire disparaitre ce bien précieux que nous avons ; cette richesse entre nos mains et dont nous n’avons pas encore conscience ; cette présence des parents parmi nous dont son importance ne peut réellement se comprendre que lorsqu’ils ne seront plus là.

N’oublions jamais que nous sommes une partie de nos parents ; le sang qui nous lie et qui coule dans nos veines ; la chair dont nous sommes composés, même les formes et les traits de ressemblance ; et parfois nous héritons de l’intelligence, de la mentalité, des bonnes mœurs et des meilleurs caractères. C’est à travers eux que nous sommes venus au monde et ils sont tout pour nous !

Alors profitons d’eux et de leur présence et soyons bienveillants à leur égard car c’est ce que Le Seigneur Tout Puissant nous recommande de faire.

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