Morale

Le mensonge aux yeux de la religion

Le Coran classe le menteur explicitement parmi les gens qui n’ont pas la foi:

«Ne blasphèment le mensonge, vraiment que ceux qui ne croient pas aux signes de Dieu….»

Le vrai croyant ne se souille donc pas par le mensonge.

L’Envoyé de Dieu- que la paix soit sur lui et sur ses descendants- a dit:

«Suivez la voie de la sincérité. Car elle mène au bien. Le bien conduit au Paradis. L’homme franc et soucieux de la franchise sera inscrit auprès de Dieu comme Véridique.

Et prenez garde au mensonge! Car il conduit à la corruption, et la corruption mène à l’Enfer. Celui qui ment et qui persiste dans le mensonge sera inscrit auprès de Dieu comme Imposteur.»

Les menteurs se reconnaissent à cette particularité qu’ils sont incrédules. Le Prophète- que la paix de Dieu soit sur lui et sur sa Famille a dit:

«Parmi les hommes, le véridique est celui qui ajoute foi aux paroles d’autrui avec le plus de force, et le menteur celui qui s’acharne le plus à montrer la mauvaise foi des autres.»

Samuel Smiles dit:

Certaines gens font de leurs viles natures un critère pour juger des caractères des autres, alors qu’en réalité les autres sont le miroir reflétant notre état moral. Ce que nous leur trouvons en bien ou en mal n’est en fait que le reflet de ce qui se trouve en nous- mêmes.»

L’homme intègre et preux ne se laisse pas aller au mensonge, et évite toute abjection. Le menteur est dévié du droit chemin par un état psychique profond. Pour recourir au mensonge, il faut ressentir au fond de soi une grave faiblesse, et une servitude. Le mensonge est un refuge pour les peureux et les lâches.

L’Emir des Croyants Ali, que la paix soit sur lui a dit:

«Si les choses se rangeaient elles- mêmes selon leurs affinités, la sincérité irait avec le courage, et la couardise serait dans le même camp que le mensonge.»

Raymond Pitch dit:

«Le mensonge est la meilleure arme de défense des faibles, et le moyen le plus rapide d’écarter le danger.

C’est pour cette raison qu’il est très répandu parmi les gens de couleur qui souffrent le calvaire sous le joug de la domination des blancs. La plupart du temps, le mensonge n’est que la réaction à l’incapacité et à 1’échec. Quand nous demandons à un enfant si c’est lui qui a touché aux bonbons, ou si c’est lui qui a cassé le pot de fleurs, l’instinct de défense lui ferait dire non, s’il est sûr qu’en reconnaissant sa responsabilité une punition sévère lui serait infligée. »

L’Emir des Croyants Ali- que le salut de Dieu soit sur lui- a résumé les avantages de la droiture et ses fruits en une phrase:

«L’homme sincère acquiert 3 choses: il inspire confiance, il attire l’amitié et il impose son respect.»

L’Imam Sadeq a montré que le critère de la valeur du point de vue de l’Islam, c’est la sincérité et non les apparences et les gestes religieux, disant:

«Ne vous laissez pas leurrer par leurs prières et leurs jeûnes surérogatoires, parce qu’il se peut qu’ils ne les accomplissent que par habitude. Mais éprouvez-les par la franchise et la dignité de confiance.»

L’Imam Ali a dit:

«Le mensonge est la pire des choses existant sur terre.»

Chez les occidentaux Samuel Smiles écrit:

«Parmi les vices moraux, et les défauts blâmables, le mensonge est le plus laid, le plus pénible et le plus condamnable. La sincérité doit être le seul objectif de l’homme, dans toutes les circonstances de sa vie; et il ne devra la sacrifier à quoi que ce soit d’autre.»

En Islam, toute entreprise de réforme repose sur la foi qui est la base du bonheur humain. Citons à ce propos Descartes:

«La morale sans la foi est comparable à un château construit sur de l’argile, ou sur de la glace.»

Un autre savant dit:

«La morale sans la foi est semblable à des graines que l’on sèmerait sur du roc, ou entre des ronces; elles pourrissent et meurent. Même dans sa meilleure forme la morale sans la foi religieuse, serait comme un corps sans vie.»

La religion commande à la fois au cœur et à la raison; elle est leur lieu de réconciliation. Les sentiments religieux amortissent et atténuent la violence des sentiments matérialistes, et mettent l’homme à l’abri de toutes les formes du vice. Celui qui atteint à la sérénité par la foi, trouve toujours en celle-ci un refuge et un idéal.

L’Islam a fait de la foi et des vertus, l’étalon de la personnalité humaine, et a tout mis en œuvre pour les développer en l’homme. La foi est proclamée comme un garant de la véracité de la parole du musulman, puisque son serment peut remplacer dans certains cas, la preuve matérielle, et fait valider son témoignage devant la justice.

Il est évident que si le mensonge osait même dans ce cas, montrer sa face hideuse, il ne serait plus à comparer avec les petites tromperies de tous les jours dont on a déjà mentionné les mauvaises conséquences.

Le faux témoignage va plus loin qu’une simple contrevérité que le menteur pourrait qualifier de réconciliatrice ou réparer à son aise! Il peut être considéré comme un crime dont la gravité n’est pas moindre que celle des autres crimes.

Le Coran, parlant de certains menteurs dit:

«…Et n’acceptez plus d’eux témoignage…»

Nous voyons alors que la gravité du péché de mensonge dépend des préjudices et des torts qu’il peut entraîner. Un faux serment et un faux témoignage en sont les formes irrémissibles.

Le mensonge ouvre la voie à toutes les autres tares morales. L’Imam Hassan el Askari- que la paix soit sur lui- dit:

«Tous les vices ont été rassemblés dans une maison, et l’on fit du mensonge la clef de cette maison.»

Pour rendre plus explicité cette parole, illustrons- la par une autre tradition. Un homme se rendit un jour auprès du Prophète de l’Islam- que la bénédiction de Dieu soit sur lui et sur sa Famille-, et lui demanda de l’exhorter. Le Prophète lui dit:

«Abandonne le mensonge, et arme- toi de la sincérité.» L’homme s’en alla, avec cette recommandation.

Plus tard, il avoua à des amis:

«Avant le jour où le Prophète m’éclaira de son sage conseil, j’étais embourbé dans la fange des péchés. Mais depuis, je me suis amendé car lorsque l’on me questionnait sur une affaire, je devais soit être franc et avouer mon tort d’avoir commis telle ou telle turpitude, ce qui m’humiliait devant mon vis à vis, soit mentir et me présenter comme honnête homme, ce qui allait à l’encontre de la recommandation du Prophète.»

Oui, les hommes sincères, qui sont véridiques par la parole et les actes, vivent loin de tout regret et frustration, l’esprit clair et l’âme en paix, indifférents et froids aux murmures de Satan.

La réflexion sur les conséquences néfastes du mensonge, dans ce monde et dans l’au- delà est la source des plus grandes leçons pour toute homme qui aspire à vivre dans la dignité et l’honneur.

Et de fait, ces conséquences sont riches en enseignements.

La perfection authentique ne se réalise que par la morale et la foi, et sans elle on ne saurait parler de bonheur et de félicité.

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