Le Martyre De L’Imam Ali (p)
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Au dix-neuvième jour du mois béni de Ramadan de l’an 40 AH, Imam Ali (p), le cousin, le gendre, le lieutenant de notre vénéré Prophète (pslf), Amir Al Mou’minine, Le prince des Croyants, l’Imam Ali Ibn Abi Taleb (p) a été frappé, à son insu, à la mosquée de Kûfa (Iraq) à l’aube, pendant la prière de Fajr, par un kharijite, à savoir Abdurrahmân Ibn Muljim.
Ce soir-là, la veille du 19 du mois de Ramadan, il fut l’invité de sa fille Oum Kalthoum. Elle avait dressé une table composée de pain d’orge, de sel et de lait pour son père. Lorsqu’il s’installa près de la table, il (p) dit : « Quand as-tu déjà vu ton père manger deux nourritures différentes sur une table ? » Elle voulut retirer le sel pour qu’il rompe le jeûne avec du pain d’orge et du lait. Il (p) lui ordonna plutôt d’enlever le lait. Il (p) rompit le jeûne avec du pain sec et du sel. Pourquoi ? Parce qu’il ne fallait pas qu’au Hedjaz et à Yamamah, il se trouve quelqu’un dont sa nappe soit plus pauvre que celle d’Ali (p).
Quand il est arrivé à la Mosquée de Kouffa pour ses prières du matin, il a réveillé tous ceux qui dormaient là, y compris Abdul Rahmane bin Mouljam, qui dormait sur le ventre, cachant son épée empoisonnée. L’Imam (p) lui a dit que c’était mal de dormir face contre terre et qu’il avait une épée sous ses vêtements qu’il allait utiliser pour de mauvaises intentions.
Puis, l’Imam Ali (p) dit l’Azane (Appel à la prière) et se mit à conduire la prière. Au premier rakaat, alors qu’il se relevait du sajdah, il a été frappé sur la tête avec le sabre empoisonné par Ibn Mouljim, qui causa une profonde blessure.
Dans la confusion, ibn Mouljam a pris la fuite. L’Imam a terminé sa seconde prosternation et a demandé à L’Imam Hassan (p) de finir la prière. Il a dit les mots « Fouztou birabbil Kaaba » (Le Seigneur de la Kaaba m’a couronné de succès).
Le meurtrier fut attrapé et emmené devant l’Imam Ali (p). Quand l’Imam vit les cordes attachant ibn Mouljam trop serrées, il ordonna qu’elles soient rendues moins serrées et dit aux musulmans de le traiter humainement. En entendant cela, ibn Mouljam se mit à pleurer ; l’Imam lui dit : « Il est trop tard pour se repentir. Est-ce que j’étais un mauvais Imam ou un gouverneur injuste ? » Il ordonna qu’ibn Mouljam ne soit pas torturé.
L’Imam fut emmené chez lui et quand il vit la lumière du jour il dit : « Ô jour ! Tu pourras témoigner que jamais de la vie de Ali, tu ne m’as trouvé endormi alors que tu te levais ».
L’Imam Ali (p) mourut deux jours plus tard le 21 du mois de Ramadan 40 AH, succombant à sa blessure. Il fut inhumé à Najaf par l’Imam al-Hassan (p) et l’Imam al-Hussein (p).
Les dernières recommendations de l’Imam Ali à ses fils Hassan et Hussein (Pse) après l’attentat de Ibn Maljam :
« Soyez pieux, dédaignez le monde en dépit de ses séductions, n’en regrettez rien qui vous échappe, proclamez la vérité, travaillez pour l’éternité, soyez l’ennemi du tyran et l’appui de l’opprimé.
Je vous recommande ainsi qu’à tous mes descendants, parents et lecteurs de cette lettre, d’aimer Dieu, de vous entendre, de resserrer vos liens, car j’ai bien entendu votre grand-père, le Prophète, dire : “Réconcilier les esprits est préférable à toute prière et à tout jeûne”.
Je vous recommande particulièrement les orphelins ; pourvoyez continuellement à leur nourriture, ne les négligez point.
Soyez dévoués à vos voisins. Le Prophète nous les a tellement recommandés que nous avons cru qu’il allait leur allouer une part de notre héritage.
Je vous recommande la lecture du Coran, soyez toujours les premiers à l’appliquer. Aimez la prière qui est le pilier de votre religion.
Et la maison de Dieu ! Fréquentez-la, ne l’abandonnez point tant que vous serez en vie. Son abandon portera atteinte à votre dignité. Luttez avec vos biens, vos âmes et vos paroles, au service de Dieu.
Veillez toujours à vous entendre et à vous entraider. Gare à la dissension et à l’inimitié ; ne manquez point de recommander la pratique du bien et le rejet du mal sous peine de souffrir la domination des méchants et de voir vos invocations non exaucées.
Puis, il dit : O descendants d’Abdul Muttalib ! Ne versez pas le sang des musulmans en disant : “Le Prince des croyants a été assassiné”. Vous ne mettrez à mort que mon assassin. Si je meurs de son épée, rendez-lui coup pour coup sans plus. Ne le mutilez point. Notre Prophète prohibait la “mutilation même à l’encontre du chien enragé”. »
C’était dans la vingt et unième nuit, du mois de Ramadan où l’Imam Ali (p) est martyrisé pour qu’il arrive au Paradis. Une personnalité comme celle d’Émir des croyants mérite que sa biographie et sa vie soient écrites en lettres d’or. Son nom se doit d’être élevé à perpétuité.
Que la paix soit sur lui le jour où il est né, le jour où il est mort en martyr et le jour où il sera ressuscité vivant.
Préparé par : Cheikh Mohamad Kanso
30/03/2024
