Biographies

Son Excellence l’Imâm Al-Sâdeq (as)

Naissance de l’Imâm (as) et attribution de son nom
Son Excellence l’Imâm Ja‛far al-Sâdeq (as) est le sixième Imâm des chiites. Il est né à Madîna (1) le dix-sept Rabî‛al-awwal de la quatre-vingt-troisième année de l’Hégire lunaire. Sa konya (2) est Abû ‘Abdallâh (3) et son laqab (4) est Al-Sâdeq (5) . Son noble père est l’Imâm al-Bâqer (as) et sa mère est Omm Farwa. Bien des années avant la naissance de son Excellence (as), le noble Prophète (s) en avait donné la nouvelle et avait ordonné : « Nommez-le ‘Al-Sâdeq’, car un de ses enfants aura le même nom que lui, mais sera un menteur. » (Son Excellence (s) faisait ici allusion à Ja‛far al-Kadhab (6) ).
Epoque précédent son imâmat
Avant son imâmat, son Excellence (as) est le témoin des activités de son père relatives à la diffusion des connaissances islamiques et à l’instruction d’élèves fidèles et perspicaces. L’Imâm al-Bâqer (as) expose en différentes occasions l’imâmat et la wilâyat de son fils Ja‛far al-Sâdeq (as), invitant les chiites à le suivre après lui. C’est pourquoi de nombreux hadiths ont été rapportés à propos de l’imâmat de son Excellence Al-Sâdeq (as), qui devient Imâm en cent quatorze de l’Hégire lunaire, à l’âge de trente et un an, suite au décès de son père. L’époque de son imâmat coïncide avec la fin du califat omeyyade, qui s’achève en cent trente-deux de l’Hégire, ainsi qu’au début du califat abbasside.
Conjoncture sociale au début de l’imâmat de son Excellence (as)
Au début de l’imâmat de son Excellence (as), certains parmi les chiites, y compris parmi les proches de son Excellence (as), ne sont pas prêts à reconnaître son imâmat. C’est pourquoi son Excellence (as) s’applique, de différentes manières, à les persuader de suivre la bonne voie, allant jusqu’à accomplir des miracles pour cela, avec la permission de Dieu. Lors des époques des Imâms impeccables (as), celle de l’Imâm Ja‛far al-Sâdeq (as) est vraiment particulière et unique. Les conditions sociales et culturelles de l’époque de son Excellence (as) ne se présentent pas durant celles de l’ensemble des autres Imâms (as). Elles sont dues à la faiblesse des Banî Omeyya (7) et à la montée des Banî ‘Abbâs (8) . Ces deux lignées demeurent un certain temps en conflit l’une avec l’autre. Ce conflit devient armé en cent vingt-neuf de l’Hégire et prend la forme d’expéditions militaires. Ces dissensions et ces complications font que l’attention des Omeyyades, comme celle des Abbassides, se trouve moins portée sur les activités des Imâms (as). C’est pourquoi cette période correspond à une période de calme relatif pour l’Imâm al-Sâdeq (as) et pour les chiites. Elle constitue également une excellente occasion de développer des activités scientifiques et culturelles.
Mouvement culturel à l’époque de l’Imâmat de son Excellence (as)
L’époque de son Excellence (as) correspond donc à une ébullition culturelle, intellectuelle, et à la rencontre des différentes sectes et écoles. Depuis l’époque de l’Envoyé de Dieu (s), une telle occasion de propager les authentiques connaissances islamiques ne s’est pas représentée, et ce en particulier parce que la loi prohibe la diffusion des hadiths, tandis que la pression des gouvernants omeyyades renforce cette situation. C’est pourquoi un grand vide se fait sentir dans la société d’alors, dont l’appétit concernant toute forme de savoir, de science et de connaissance est flagrant. Tenant compte de cette occasion propice sur le plan politique, et du besoin intense que ressent la communauté, il poursuit le mouvement scientifique et culturel de son père et créé une immense école, une véritable université, pour y instruire de grands étudiants dans différentes matières scientifiques et traditionnelles, des étudiants comme Hishâm ibn Hakam, Mufaddal ibn ‘Omar, Mohammad ibn Moslem al-Thaqafî, Abân ibn Taghlab, Hishâm ibn Sâlem, Mo’min Tâq, Jâbir ibn Hayyân… On a attribué à l’Imâm (as) jusqu’à quatre mille étudiants. Abû Hanîfa, le chef de l’une des quatre écoles sunnites, est son élève durant quelques temps et s’en est lui-même glorifié. Au fur et à mesure des occasions qui se présentent, l’Imâm (as) défend la religion, la vérité chiite, et diffuse les véritables connaissances de l’islam. Ces sujets sont également traités au cours de nombreuses entrevues que l’Imâm (as) accorde aux chefs des différentes sectes et durant lesquelles ces derniers font face à des arguments biens fondés et solides, à l’ineptie de leurs propres croyances et à la supériorité de l’islam. De la même manière, dans le domaine de la jurisprudence et des décrets, une grande activité s’engage sous l’action de l’Imâm (as). Ainsi, de nouvelles voies s’ouvrent, des voies que l’on explore toujours aujourd’hui. Par ce biais, une jurisprudence appropriée voit le jour et les connaissances islamiques se répandent plus qu’à aucune autre époque. C’est pour cela que la plupart des hadiths chiites abordant ces domaines proviennent de l’Imâm al-Sâdeq (as). En conséquence, l’école chiite est également appelée école ja‛farite, tandis que la jurisprudence chiite prend le nom de jurisprudence ja‛farite.
Dirigeants de l’époque
Comme nous l’avons évoqué, l’Imâm al-Sâdeq (as) vit entre l’époque omeyyade et l’époque abbasside, celle de la transition entre ces deux califats. Il est le contemporain des califes omeyyades suivants :
1- Hishâm ibn ‘Abd al-Malek (105 – 125 de l’Hégire lunaire).
2- Walîd ibn Yazîd ibn ‘Abd al-Malek (125 – 126).
3- Yazîd ibn Walîd ibn ‘Abd al-Malek (126).
4- Ibrâhîm ibn Walîd ibn ‘Abd al-Malek (durant soixante-dix jours de l’année 126).
5- Marwân ibn Mohammad (126 – 132).
Et des califes abbassides suivants :
1- ‘Abdallâh ibn Mohammad, connu sous le nom de Saffâh (132 – 137).
2- Abû Ja‛far, connu sous le nom d’Al-Mansûr Diwânîqî (137 – 158).
Bien loin de se cantonner à regarder de loin les événements et les affaires politiques, au contraire, l’Imâm (as) est aux aguets et profite de chaque opportunité pour propager sa légitimité et dénoncer le caractère usurpateur des groupes qui se maintiennent au pouvoir. Il envoie dans ce but des représentants dans les différentes contrées du pays musulman. De leur côté, les Abbassides se servent de la réputation des Gens de la Demeure prophétique (as) afin d’acquérir de la puissance et les faveurs du cœur des gens. Leur poète n’est-il pas Al-Rezâ des Âle Mohammad ? Ils recherchent des individus ayant une bonne réputation auprès du peuple et qui font partie de la Famille du Prophète (s) tout en étant aimés du peuple. Voilà pourquoi le meilleur de ces individus, à ce titre, est l’Imâm al-Sâdeq (as). L’Imâm (as) n’accepte pas leur proposition et leur dit : « Vous n’êtes pas mes compagnons et cette époque n’est pas mon époque. » Certains des proches de son Excellence (s) sont à la veille de se trouver abusés par cette proposition, mais l’Imâm (as), avec cette façon d’éclairer les esprits qui lui est propre, leur fait comprendre qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Il sait par ailleurs que les Abbassides n’ont pas pour seul but d’acquérir davantage de puissance. Et s’ils proposent un poète qui est un partisan des Gens de la Demeure prophétique (as), il s’agit simplement de capter le soutien des partis qui aiment les Gens de la Demeure (as). L’Imâm (as) voit bien que les chefs politiques et militaires abbassides ne sont pas dans la droite ligne de l’islam et des Gens de la Demeure (as), c’est pourquoi il n’est pas prêt à collaborer avec eux et à leur dispenser une certaine légitimité. Comme nous le montre l’histoire, quels crimes n’ont-ils pas commis, quel sang n’ont-ils pas versé afin de renforcer leurs bases ? Parmi les événements importants survenus à l’époque de son Excellence (as), on peut citer la révolte de son oncle, Zayd ibn ‘Alî, qui se solde par sa défaite et par son martyre.
Le martyre de son Excellence Al-Sâdeq (as)
Comme son Excellence (as) l’avait prévu, après s’être saisis du pouvoir, les Abbassides augmentent la pression sur ses chiites. Cette pression atteint son apogée avec l’arrivée au pouvoir d’Al-Mansûr. L’Imâm (as) lui-même n’en est pas exempt. Cette période des dernières années de la vie de son Excellence (as), à l’inverse de la première époque de son imâmat, est une période de difficultés. Ceci mène au renforcement de l’isolement de Son Excellence (as) et du mouvement chiite. Al-Mansûr maintient sévèrement les chiites sous contrôle. En fin de compte, la pression est si forte qu’Al-Mansûr n’a d’autre choix que de faire disparaître l’Imâm al-Sâdeq (as), du fait qu’il est le dirigeant des chiites. Il le fait assassiner par ses agents. Son Excellence (as) s’éteint à l’âge de soixante-cinq ans, en cent quarante-huit de l’Hégire et est enseveli dans le cimetière du Baqî‛, auprès de son père (as) et de son grand-père (as). Beaucoup de hadiths et de récits ont été rapportés au sujet des vertus et des nobles traits de caractère de son Excellence Al-Sâdeq (as). Son Excellence (as) a guidé un grand nombre de gens vers la voie droite, de par son noble comportement, ses bonnes mœurs, son caractère divin, à tel point que les partisans des autres écoles et religions ont également fait son éloge.
Notes :
1-Médine.
2-Surnom obtenu par les liens familiaux directs.
3-Le père de ‘Abdallâh.
4-Surnom honorifique, descriptif ou autre.
5-Le véridique.
6-Le grand menteur.
7-Les fils d’Omeyya, soit les Omeyyades.
8-Les fils de ‘Abbâs, soit les Abbassides.

Source : http://fr.al-shia.org/

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