Au Nom de Dieu le Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Que la paix soit sur le plus noble des Prophètes et des Messagers, le Bien-aimé de Dieu, Abû-l-Qasem, Mohammed ! Que Dieu prie sur toi, ô Messager de Dieu et sur les membres bons et purs de ta famille depuis maintenant jusqu’au Jour du jugement !
Que Dieu prie sur toi, ô mon maitre, ô mon souverain, ô Abâ Abdallah ! Que Dieu prie sur toi, ô fils du Messager de Dieu.
Que Dieu prie sur toi et sur ceux qui sont tombés martyrs avec toi.
Comme nous aimerions être avec vous, mon Maître, pour gagner une victoire grandiose !
Chers frères et sœurs
Les enseignements islamiques recommandent l’établissement de relations fraternelles et cordiales avec les autres. Je vais tout d’abord mentionner quelques exemples des instructions du Prophète et des Imams de sa famille sur ce sujet, et élucider ensuite la question de la compagnie et de ses aspects négatifs.
Le Saint Prophète (pslf) a dit:
«De même que mon Seigneur m’a commandé de m’acquitter de mes devoirs religieux, de même IL m’a ordonné d’être amical avec les gens».
Il a dit aussi:
«La compagnie est un motif de fierté et d’honneur. Lorsqu’elle disparaît, l’humiliation et le délaissement s’ensuivent».
L’Imam Ali (P) a dit:
«Un croyant se lie d’amitié avec les autres; celui qui ne se mélange pas aux autres chaleureusement, et qui n’a pas d’amis, n’est pas bon».
L’Imam al-Çâdiq (P) a dit:
«Une famille qui manque d’esprit de compagnie est privée de la Bénédiction Divine».
Nous apprenons de ces traditions que dans le programme des enseignements islamiques, la compagnie occupe une place primordiale.
Elle a un statut égal à celui des devoirs religieux quant à sa propriété d’attirer l’attention et la grâce d’Allah.
Chers frères et sœurs
Il faut dire que bien que l’Islam encourage l’établissement de bonnes relations avec les autres, il interdit formellement toutes sortes de contact et d’intimité avec des individus méchants et malfaiteurs, et ce afin d’éviter la corruption et tout mauvais effet que produit leur compagnie.
L’Imam al-Sajjâd (P) a donné le conseil suivant à son fils l’Imam al-Bâqir (P): « Cher fils ! Évite la compagnie de cinq catégories d’individus.
Tu ne dois ni leur parler, ni les accompagner, ni voyager avec eux ».
L’Imam al-Bâqir (P) lui a demandé de les spécifier.
L’Imam al-Sajjâd (p) a énuméré :
– Evite la compagnie d’un menteur, car il est comme un mirage: il te dessine une fausse image des choses.
– Evite la compagnie des gens corrompus, car ils te vendent à bas prix.
– Evite la compagnie d’un mesquin, car il t’apporte un mauvais renom avant que tu aies besoin de son argent.
– Evite la compagnie d’un imbécile, car en voulant te rendre service, il te porte préjudice.
– Evite la compagnie d’une personne qui a coupé ses liens avec ses proches, car une telle personne est dénoncée en trois endroits du Coran ».
Chers frères et sœurs
Le messager de Dieu (pslf ) a dit :
« Chaque homme suit la religion de son meilleur ami. Que chacun de vous choisisse donc ses amis avec soin. »
Dans ce hadith, le prophète, (pslf) nous met en garde : à force de le côtoyer, l’Homme adopte la religion de celui qu’il prend pour ami.
Cette interpellation devrait suffire à remettre en question nos fréquentations.
Une telle mise en garde peut sembler excessive, mais elle provient d’une source sûre et pure, ainsi il ne convient pas au musulman de s’en détourner, mais plutôt de la méditer.
Chers croyants, chers jeunes
Le bon compagnon est celui qui nous rappelle Allah, exalté soit-Il. Ici-bas, ses bienfaits sont multiples. Une telle amitié nous tire vers le haut ; une personne qui nous aime par la grâce de notre Créateur, et ne nous aime que pour Lui, veut pour nous le meilleur, ce qu’elle veut pour sa propre personne.
Dans cette optique, elle nous conseillera uniquement dans le bien, nous encouragera à améliorer nos connaissances, ne nous verra que dans un contexte qui plaît à Allah, saura être présente sans rien attendre en retour, invoquera pour nous en notre présence ou en notre absence et nous dévoilera nos défauts en privé tout en préservant notre honneur en public.
Chers fidèles, chers jeunes
Le jour de Achoura, les gens qui ont gagné le combat spirituel entre les vertus et les vices et ont réussi à faire triompher l’armée de la raison sur l’armée de l’ignorance n’étaient qu’un petit groupe; néanmoins, leur persévérance et leur endurance dans la résistance dans ce domaine d’honneur ont amené des milliers de personnes à travers l’Histoire à apprendre une leçon et à suivre leur exemple.
Au matin de Achoura, 72 personnes se sont opposées aux 30 000 soldats forts de Yazid. Bien que peu nombreux, les compagnons de l’Imam Hussein (p) étaient l’incarnation de la foi, de la loyauté, de la valeur, de la fermeté et de toutes les autres vertus humaines.
Les fidèles compagnons de l’Imam Hussein (p) étaient le centre de la foi et leur cœur était rempli de l’amour de Dieu. Ainsi, ils n’avaient aucune crainte. Ils étaient tous martyrisés sur le champ de bataille.
Les compagnons de l’Imam Hussein (p) ont été distingués par leurs qualités uniques. Ils avaient une relation très spéciale avec l’Imam de leur époque, Aba Abdillah al-Hussein (p). Ils avaient tous des positions qui démontrent la profondeur et l’enracinement de cette relation qui dépasse le niveau de la charge religieuse pour atteindre l’état d’amour et de dévotion qui découlait de leur connaissance de l’Imam de leur temps.
Tous ceux qui ont suivi et accompagné l’Imam Hussein (p) ont été gagnants dans le combat spirituel et intérieur.
La mère qui a envoyé son jeune enfant sur ce champ de bataille avec fierté et contentement; le jeune qui a abandonné les plaisirs mondains de la vie et s’est consacré au champ de bataille; les personnes âgées comme «Habib Ibn Mazaher» et «Muslim Ibn ‘Awsaja» qui ont abandonné le confort de leur âge avancé et leur maison confortable et ont toléré les difficultés; ce brave commandant qui était au début une personne importante de l’armée ennemie, «Al-Hurr Ibn Yazid al-Riyahi», a abandonné son poste important et a rejoint l’Imam Hussein (p). Certains étaient des nobles comme «Zuhayr Ibn Qayn», d’autres comme «Jawn bin Huwai» étaient des esclaves. Certains comme «Salim» et «Amir» venaient des villes comme Koufa et Bassorah; d’autres avaient vécu dans le désert. Ils ont tous gagné ce combat spirituel et intérieur.
Chers bien-aimés
Je termine en mentionnant quelques positions merveilleuses des compagnons de l’Imam Hussein dans la dixième nuit du mois de Moharram.
Dans cette nuit L’imam Hussein (p) et après avoir terminé son discours, en disant à ses compagnons :
« En vérité, je ne connais pas de meilleurs ni de plus fidèles compagnons que les miens, je donne l’autorisation à tous de partir maintenant. Vous n’avez aucune obligation envers moi. Profitez de la nuit pour partir et dispersez-vous dans le noir de cette nuit et laissez-moi. Ces gens-là n’en ont qu’après moi. Une fois que je serai pris, ils ne feront plus attention à vous. »
Saïd fils d’Abdallah al Hanafi se leva et dit :
« Mon Souverain ! Par Dieu ! Si je savais que je serais tué pour toi puis ressuscité pour être brûlé vif et avoir les cendres éparpillées dans le vent et qu’on fit de moi ainsi 70 fois, Jamais je ne t’abandonnerai ! Jamais ! Jusqu’à ce que je meure pour toi. Et comment je ne le ferai pas alors qu’il n’est question que d’une seule mort»
Muslim ben ‘Awsaja, le héros de la bataille d’Azerbaïdjan, par le sabre duquel la victoire arriva, dit : « Nous t’abandonnerons sans nous acquitter de notre devoir envers toi ? Quelle excuse aurions-nous devant Dieu ? Non ! Par Dieu ! Non ! Dieu ne me verra jamais faire cela !
Je percerai leurs poitrines de ma lance, je les frapperai de mon sabre tant que je l’aurai en main ! Et si je n’ai plus d’arme, alors je les harcèlerai de pierres ! Je ne t’abandonnerai jamais ou je mourrai avec toi. »
Que la paix soit sur toi, ô Abâ Abdillâh, ainsi que sur les âmes qui demeurent en ton seuil.
Sur toi, de ma part, le salut d’Allah pour toujours tant que j’existe et que durent la nuit et le jour.
Que la paix soit sur al-Hussein, sur Ali fils d’al-Hussein, sur les enfants d’al-Hussein et sur les compagnons d’al-Hussein.
Louange a Dieu seigneur de l’univers