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La vie conjugale(2e partie)Les droits et les devoirs Cheikh Mohamad Kanso..

Au nom de Dieu Le Clément Le Miséricordieux
Chers frères et sœurs,
Dans une toute première partie, nous avons parlé des piliers qui soutiennent la vie du couple ainsi que des conditions qui doivent être réunies et permettant de faire un choix et de construire une vie conjugale et dont les conjoints doivent prendre en considération.
Pour rappel, nous avons parlé de la tranquillité de l’amour et de l’affection, de la miséricorde du respect et de la confiance mutuelle, de la compréhension de l’autonomie et de l’équilibre, qui doivent exister pour que la vie conjugale soit une réussite.
Chers frères et sœurs, dans cette deuxième partie, nous allons parler de ce qu’il faut faire pour que la vie conjugale soit un succès ;
Nous devons savoir que si nous entrons dans la vie conjugale, nous entrons dans une institution de grande valeur humaine, dans une société spirituelle, dans une relation régie par des règles et des obligations mutuelles.
Lorsque l’acte de mariage est effectif, plusieurs choses en découlent.
Lorsqu’une personne dit à une autre personne, je t’épouse cela ne veut pas seulement dire que l’un ou l’une devient légale à l’autre ; NON loin de là !
Lorsque l’acte de mariage est prononcé et établi, alors il en découle automatiquement des droits qui deviennent obligatoires sur l’homme vis-à-vis de son épouse et sur la femme vis-à-vis de son époux ; des droits qui doivent être respectés sans aucune restriction.
Commençons d’abord par l’acte de mariage qui légalise la relation entre l’homme et la femme et qui donne à chacun d’eux le droit à la relation sexuelle, c’est-à-dire, aucun d’entre eux ne doit refuser à l’autre ce droit sans excuse valable comme la maladie ou le voyage etc. Donc concernant ce droit, il ne doit y avoir ni objection, ni chantage ou encore moins une séparation de corps comme on le trouve dans certains couples, cela est un droit impliquant un rapport à double sens entre époux.
Le deuxième droit est le droit financier qui est à sens unique et qui est un droit qui appartient à la femme ; c’est le droit de l’épouse sur son époux.
Lorsqu’un homme épouse une femme, le premier droit de celle-ci est le droit financier qui représente un cadeau et non un prix. Et lorsque le montant de cette dot est mentionné sur l’acte de mariage, cela devient une dette que l’homme doit à la femme, une dette qu’il doit obligatoirement payer, sinon cela devient illicite pour lui, selon la loi islamique.
Et lorsqu’un homme épouse une femme et que celle-ci rejoint la maison conjugale, alors il devient responsable des frais et dépenses de son épouse. Toutes les charges relatives au logement, à l’entretien, à la santé, aux obligations alimentaires et celles de la vie, bref tout ce dont l’épouse a besoin incombe à l’époux.
Supposons que la femme est riche parce qu’elle a hérité d’une fortune ou que ses parents lui donnent de l’argent ou a une boutique ou une entreprise ou une usine ou que sais-je encore, cela n’enlève en rien la responsabilité du mari sur tout.
Il est impensable pour le mari de dire à sa femme de supporter les charges sous prétexte qu’elle a les moyens de le faire ; NON ! Il ne peut pas.
Chers frères et sœurs, je voudrais insister sur ce point et dire clairement à tous ceux et à toutes celles qui envisagent de se marier que cette responsabilité financière incombe entièrement à l’homme.
Par ailleurs, si la femme dit à son mari qu’elle préfère travailler à la maison et en échange de son travail, réclame un salaire.
Est-ce qu’elle mérite ce salaire ? OUI !
Donc pour résumer, la femme a tout à fait le droit de réclamer une rémunération sur les travaux ménagers.
D’ailleurs, nous conseillons à la femme d’aider son mari et de travailler à la maison en ayant une intention pure de se rapprocher de Dieu Le Très Haut ; néanmoins elle peut travailler pour contribuer à sécuriser les dépenses afin que la vie familiale soit plus solidaire.
Attention ! Ici, nous parlons de Droit, de législation islamique et si nous posons la question : est-ce que la femme a le droit, si elle s’occupe de tous les travaux ménagers, de réclamer une rémunération ?
La réponse est OUI ! Car cela ne fait pas parti de l’ensemble des droits qui régissent le couple et que la femme exécute gratuitement.
Prenons l’exemple d’une situation où la femme travaille avec son mari et pour le compte de son mari, comme secrétaire ou assistante ou simple employée, est-ce un droit de demander un salaire ? OUI !
Est-ce que son mari a le droit de l’employer sans salaire ? Jamais ! C’est comme une employée étrangère à la famille et qui travaille en contrepartie d’un salaire.
MAIS, lorsque la femme accepte de plein gré de travailler en vue d’aider son mari sans aucune contrepartie, lorsque la femme accepte de plein gré d’apporter sa contribution au développement du travail de son mari, ou parfois même débourse son argent pour le confort de la famille, Cela n’est aucunement une obligation encore moins un droit qui lui est imposé ! C’est juste une action honorable que nous encourageons.
Nous savons tous que la vie est difficile et que les dépenses fixes sont importantes et quelques fois difficilement supportables par le mari, et que dans certaines familles la femme travaille pour épauler son mari dans les charges familiales.
Mais retenons que cela doit être de plein gré et pas imposé ; dans ce cas, il n’y a aucun problème, vis-à-vis de la loi islamique.
En résumé nous pouvons dire que l’épouse à des droits sur les finances de son époux, qui doit la mettre dans les conditions dans lesquelles elle était dans sa famille avant de rejoindre le domicile conjugal, pas moins ni plus. Mais si le mari peut la mettre dans les meilleures conditions, alors que Dieu agrée son action !
Chers frères et sœurs, quelque fois les gens ignorent leurs droits, devoirs et responsabilités. Nous disons que l’homme n’a pas le droit d’abuser des biens de sa femme, de sa fortune ou de ce qu’elle gagne de son travail. Il n’a pas non plus le droit de s’abstenir de remplir ses obligations financières vis-à-vis de son épouse sous prétexte que celle-ci a les moyens de le faire. L’épouse doit jouir de tous les droits qui sont sur les charges de son époux et celui-ci n’a aucun droit de regard sur la situation financière de sa femme.
D’un autre côté, il est du devoir de l’épouse, de préserver et de protéger les finances de l’époux. L’épouse ne doit pas dépenser l’argent de son époux sans sa permission, même si c’est pour faire l’aumône.
Lorsque l’époux donne de l’argent à son épouse, cet argent devient sa propriété. Mais s’il lui donne l’argent des courses pour les besoins de la maison par exemple, l’épouse n’a aucun droit de le dépenser sur autre chose qui sort du cadre de ce qui a été prévu à cet effet. Elle doit demander l’autorisation de son époux avant d’effectuer une quelconque dépense.
En plus la femme ne peut pas par exemple ouvrir le tiroir ou le coffre ou même le portefeuille de son mari, prendre de l’argent et le dépenser comme bon lui semble, sans qu’il le sache ou sans sa permission.
Nous disons à la femme qu’il est de son devoir de protéger son mari, sa dignité et son argent.
La femme avisée et sage est la femme qui équilibre les dépenses du ménage ; c’est celle qui ne dépense pas plus qu’elle ne devrait et non plus moins que ce dont la famille a besoin.
Chers frères et sœurs, nous abordons maintenant les droits moraux ou religieux qui sont des droits mutuels.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Nous avons lu dans le verset 132 de la sourate Taha, dans lequel Dieu nous dit : « Et commande à ta famille la Prière, et fais-la avec persévérance. »
Mais c’est qui la famille ?
Certains savants interprétateurs disent que c’est l’épouse et les enfants.
Et cela veut dire qu’il est du devoir de l’époux d’enseigner son épouse tout ce qui concerne la religion, de l’ordonner et de lui rappeler sa relation avec son Créateur, de l’ordonner la prière, le voile, le jeune, la lecture du Saint Coran, l’apprentissage des règles et de la morale religieuses ; tout ceci est un droit.
Également si la femme a un mari ignorant ou négligeant ou qui n’a pas de culture et qu’elle-même est instruite et cultivée, dans ce cas, cela rentre dans le cadre d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable et de croire en Dieu Le Très Haut ; elle doit lui rappeler la prière et les autres obligations religieuses.
En résumé, chacun des époux peut faire de l’autre une femme pieuse ou un homme pieux sans que cela soit fait dans la contrainte ou la violence, mais plutôt dans le rappel, le conseil et dans les bonnes manières.
Également parmi les droits mutuels entre les époux, la manière d’agir envers l’un et l’autre dans la bienfaisance et le convenable. C’est-à-dire que le couple doit s’éloigner du langage de la violence physique, de la parole qui vise à offenser ou à atteindre.
Le mari ne doit pas employer la violence physique ou verbale contre sa femme, et réciproquement. Cela est vraiment contraire à l’environnement dans lequel doit vivre le couple ; comme Le Seigneur Tout Puissant nous l’ordonne, nous devons vivre dans l’affection et la bonté.
Également parmi les droits mutuels entre les époux, le droit à l’écoute, droit sur lequel nous insistons beaucoup, surtout à cette époque-ci.
Aujourd’hui, les conjoints vivent sous le même toit et même s’il y a une proximité des corps, il n’y a réellement pas de rapprochement entre les âmes et les esprits.
C’est à notre époque que nous remarquons dans les foyers, que les couples ne communiquent pas beaucoup entre eux et non plus avec les enfants.
C’est à notre époque que nous voyons un conjoint ou une conjointe communiquer avec d’autres personnes à travers le monde via les outils des réseaux sociaux, pendant la majeure partie de leur temps, et ne parle pas, ne serait-ce qu’une minute, avec son conjoint ou sa conjointe.
C’est à notre époque que nous voyons la conversation entre membres d’une famille se réduire aux simples expressions « salut chéri(e), bonjour papa, bonsoir maman » et tout le reste du temps et réparti entre la télévision, le téléphone, la musique et les jeux vidéo. L’écoute et le dialogue sont complètement absents de l’atmosphère familiale.
Chers frères et sœurs, nous savons tous que les conjoints ont besoin de se parler et de s’écouter. Tous les deux affrontent quotidiennement les problèmes de la vie et les difficultés liées au travail ; le fait de communiquer sur certains sujets et de ressortir le ressenti, peut diminuer la pression et apaiser les esprits et les cœurs. Et chacun sentira la présence d’un partenaire au foyer, capable de lui faire oublier les pressions de la vie, même si une solution n’est pas toute de suite trouvée aux problèmes rencontrés.
Chers frères et sœurs, si nous ne nous écoutons pas alors comment allons-nous discuter !
Lorsque le dialogue et l’écoute diminue dans le couple, et le silence prend sa place, forcément les problèmes vont augmenter et se compliquer et surement devenir difficiles à résoudre et une grande barrière se dressera entre les conjoints.
Chers frères et sœurs, ne soyez pas des étrangers dans vos foyers ; le droit mutuel à l’écoute est important dans le couple. Communiquez entre vous et aidez votre partenaire à vous aider ! Et lorsque qu’il y a un problème asseyez-vous autour d’une table et discutez en toute franchise, car le silence ne règle pas les problèmes sinon ne fait que les augmenter.
Également parmi les droits mutuels, nous avons la miséricorde qui est en même temps un des piliers dans la vie conjugale.
Comme Dieu l’a si bien dit dans le Coran, « Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté», c’est un devoir et un droit dans le couple, de cultiver la bonté et la miséricorde entre les partenaires.
Comment peut-on être miséricordieux envers son partenaire ?
En effet cela est possible et ce n’est pas une question de mots que l’on prononce mais plutôt une question de pratique à travers des actions capables de rapprocher d’avantage les conjoints.
Oui les conjoints sont mutuellement miséricordieux envers s’ils ne s’imposent pas mutuellement quelque chose de difficile à supporter !
Oui les conjoints sont mutuellement miséricordieux s’ils sont sensibles et se pardonnent mutuellement, s’ils se comprennent et oublient très vite les erreurs et les fautes et s’accordent une seconde chance !
Oui les conjoints sont mutuellement miséricordieux s’ils ne sont pas rancuniers, s’ils sont tolérants, et ne se portent pas préjudice.
Chers frères et sœurs, s’il y a de la miséricorde entre les époux, cela veut dire que la vie familiale va vers la réussite et le contraire conduit tout droit vers la fin et la séparation.
Maintenait je m’adresse particulièrement aux couples et je leur rappelle que nous avons parlé des piliers qui soutiennent la vie conjugale, ensuite nous avons parlé des droits et devoirs qui régissent la vie conjugale ;
À ceux-là je leur dis de respecter les règles qui harmonisent la vie de famille sinon les problèmes et les divergences vont croitre et les solutions deviendrons difficiles à trouver et inévitablement vont conduire à l’éclatement de la famille et le divorce, sujet que nous aborderons dans la prochaine partie, s’il plaît à Dieu.

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