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Le monde intermédiaire ( Al-Barzakh)

Préparé par Cheikh Mohamad Kanso

Au nom de Dieu Le Clément Le Miséricordieux

Chers frères et sœurs

Parmi les idées religieuses les plus répandues, il y a celle de l’existence d’un intermonde (barzakh) entre l’ici-bas et l’au-delà. Il n’y a pas de doute que les âmes des hommes, c’est-à-dire la quintessence de leur existence, sont transférées, après la mort, vers des horizons plus vastes et un monde non matériel.

Le barzakh est une barrière, une cloison entre deux choses. On dénomme cette étape ainsi, parce qu’elle sépare la vie ici-bas et la Vie future.

Dieu dit dans le Livre Sacré :

« Derrière eux, cependant, il y a le monde intermédiaire, jusqu’au jour où ils seront ressuscités.

Le Coran décrit ainsi l’état des martyrs après la mort :

« Ne pense point morts ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants, au contraire, auprès de leur Seigneur, et bien pourvus… »

Le Coran évoque aussi les tourments des gens destinés à l’enfer, avant le Jour de la résurrection :

« Parmi eux il en est qui dit : « Donne-moi la permission (de rester) et ne me mets pas en tentation. » Or, c’est bien dans la tentation qu’ils sont tombés ; l’Enfer est tout autour des mécréants. »

L’Imam as-Sâdeq a dit à l’un de ses compagnons

 « Par Dieu ! J’ai peur pour vous d’al-Barzakh ! »

Il demanda : « Et qu’est-ce qu’al-Barzakh ?

Il répondit (p) : « La tombe depuis la mort jusqu’au Jour du Jugement dernier. »

 Chers frères et sœurs

 Après la mort, les âmes des hommes bons seront plongées dans la joie et la gaieté de s’être libérées de la cage étroite du corps. Alors que dans la vie terrestre, leur vie ne se déroulait que sur une mince partie de la matière qui compose l’écorce terrestre, dans le barzakh, les âmes des bons (hommes et femmes) ne connaîtront aucune restriction ni limite : point de temps-durée ni d’espace fini, pour délimiter leur élévation.

Chacune selon son degré de perfection sera heureuse de son rang et pourra accéder en toute facilité à tout lieu qu’elle désire. Des paysages ravissants et envoutants se dérouleront devant leur regard, et les merveilles du monde en comparaison seront insignifiantes et méprisables. Elles ne seront pas accompagnées de ce corps lourd et encombrant qui leur transmet ses limites, et ne sont point exposées à la vieillesse.

Pour les serviteurs de Dieu, il n’y aura que beauté, lumière, amour, douceur, et amitié pure dépouillée de toute ostentation auprès des Amis de Dieu et de Ses serviteurs rapprochés.

Le Coran annonce la bonne nouvelle à ceux qui auront une vie conforme aux commandements de Dieu, qu’ils seront en compagnie des Amis sincères de Dieu. Oui, la fréquentation de ceux à qui Dieu a achevé les faveurs sera une des fiertés des hommes pieux. Le Coran fait explicitement cette promesse :

 

« Quiconque obéit à Dieu et au messager, c’est ceux-là qui seront avec ceux que Dieu a comblés de Son bienfait : prophètes, véridiques, martyrs, gens de bien ; et quels bons compagnons que ceux-là ! »

D’autre part, les âmes des égarés seront plongées dans une obscurité terrifiante, et mèneront une vie tourmentée et affligée, regrettant le passé souillé par les péchés. Elles souffrent le calvaire à cause de ne rien pouvoir faire pour sauver les parents et les proches et les biens matériels pour l’accumulation desquels elles n’avaient épargné aucun effort.

Ce spectacle terrifiant servira de châtiment aux âmes de criminels qui seront ensuite précipitées dans les flammes d’un feu ardent qui les tourmentera horriblement. Ce sort terrifiant des corrompus est ainsi décrit par le Coran :

« Le Feu, auquel ils seront présentés matin et soir. Et le jour où l’Heure se dressera : Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur du châtiment ! ».

Après la victoire de l’armée musulmane à la bataille de Badr, les cadavres de plusieurs grandes personnalités de la tribu de Qoreich avaient été jetés dans un fossé.

Le Prophète (p) est venu devant ce fossé, a jeté un regard sur les différents corps qui s’y trouvaient, et les appela un à un par leur nom disant : « Avez-vous éprouvé la véracité des paroles de votre Seigneur ? Pour ma part, la promesse que Dieu m’a faite s’est réalisée. »

On demanda au Prophète : « Ô envoyé de Dieu, appelles-tu des gens qui sont morts ? Mais comprennent-ils vos propos ? » Il répondit : « En ce moment, ils entendent mieux que vous. »

Un compagnon de l’Imam Ali (p) dit : « Je sortis un jour avec l’Émir des Croyants, Ali, hors de la ville de Koufa. Il se tint debout dans le Wâdi Salâm, comme s’il s’adressait à des gens. Je me tins debout à côté de lui jusqu’à ce que je me lasse.

Puis je m’assis jusqu’à m’ennuyer. Je me levai, et ramassai mon vêtement, et je dis : « Ô Émir des Croyants, je t’ai pris en pitié de te voir ainsi rester debout si longtemps. » J’ai étendu mon vêtement sur le sol pour qu’il s’assoie. Il me dit : « Ce n’était qu’un entretien avec des Croyants, pour leur tenir compagnie. » Je lui dis : « Sont-ils donc ainsi ? »

Il me répondit : « Oui, et si on enlevait le voile de tes yeux, tu les verrais assis en cercles, s’entretenant, en toute humilité. »

Je lui demandai : « Sont-ils des corps ou des âmes ? » Il me dit : « des âmes. ».

L’âme de l’homme, appartiendra après sa mort à un corps du monde d’Al-Barzakh (un corps imaginal). Ce corps n’est pas fait de la matière, mais contient certains aspects et caractéristiques des choses matérielles comme la forme et la mesure. Celles-ci ressemblent, dans chaque corps imaginal, aux celles du corps que la personne possédait durant sa vie sur terre.

On dit que pour imaginer un peu l’état du corps dans le monde d’Al-Barzakh, on peut imaginer l’état des choses lors d’un rêve. Ainsi, on voit que ces corps n’ont pas de volume, de matière ni de poids, et ils n’occupent même pas de place comme les choses matérielles, toutefois ils ont des formes et des mesures comme les choses que nous connaissons dans le monde ordinaire.

 

Bien-aimés :

Il y a une question très importante, Comment les âmes subsistent-elles dans le monde intermédiaire ?

L’Imam as-Sâdeq(p) dit : « Quand Dieu saisit cette âme, elle se transforme dans un moule comme son moule en ce monde. Ainsi, ils mangent et ils boivent. Si quelqu’un se présente à eux, ils le connaissent par cette forme qu’il avait en ce monde. »

Et dans un autre hadith il(p) dit : « Ils sont au Paradis selon les formes (sûr) de leurs corps. Si tu le voyais, tu dirais untel. »

Chers frères et sœurs 

En résumé, après la mort, un monde appelé barzakh nous attend ; il s’agit d’un lieu intermédiaire entre ce monde et le Jour de la résurrection. Que l’on brûle un homme, qu’on le noie, qu’il soit dévoré par les fauves ou quelle que soit la cause de sa mort, sa place est prévue dans le monde barzakh. Dans l’attente du jour de la résurrection, l’homme vivra soit dans la félicité, soit dans la misère. Cependant, il oublie cette vérité, car la vie après la mort ne constitue pas une certitude à ses yeux.

Ses occupations et ses soucis quotidiens lui donnent l’impression d’avoir établi ici-bas sa vraie demeure, or la mort plane sans cesse au-dessus de sa tête. Ce monde le fascine et l’obnubile alors que la mort pourrait l’emporter à n’importe quel instant.

Louange à Dieu Seigneur de l’univers.

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