Au Nom de Dieu le Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Que la paix soit sur le plus noble des Prophètes et des Messagers, le Bien-aimé de Dieu, Abû-l-Qasem, Mohammed ! Que Dieu prie sur toi, ô Messager de Dieu et sur les membres bons et purs de ta famille depuis maintenant jusqu’au Jour du jugement !
Que Dieu prie sur toi, ô mon maitre, ô mon souverain, ô Abâ Abdallah ! Que Dieu prie sur toi, ô fils du Messager de Dieu.
Que Dieu prie sur toi et sur ceux qui sont tombés martyrs avec toi.
Comme nous aimerions être avec vous, mon Maître, pour gagner une victoire grandiose !
Chers frères et sœurs
Dieu dit dans le Coran :
« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes. En effet, vous recommandez le Bien, vous interdisez le Mal et vous croyez en Dieu. » (S. la famille de Imran V :110)
Et il a dit aussi :
« Ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la prière, acquittent la zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. En définitive, c’est à Dieu qu’appartient l’issue de toute chose. » (S. le pèlerinage V :41)
Le Prophète (pslf) a dit : « Tant que les gens continueront à inciter au bien et interdire le mal, ils vivront dans l’aisance. Et dès qu’ils cesseront de faire cela, Dieu les privera de Ses bénédictions, fera dominer les uns par les autres, et n’auront de défenseur ni sur la terre et ni au Ciel. »
Certes, l’incitation au bien et l’interdiction du mal est une obligation très importante, car l’accomplissement des autres obligations dépend de son accomplissement. Et [c’est au moment où les gens la délaissent] que Dieu se met en colère et étend son châtiment à tous : Il fait périr les hommes pieux dans la demeure des impies, et les petits dans la demeure des grands.
L’incitation au bien et l’interdiction du mal est la voie des Prophètes et des gens pieux, et elle est une obligation très importante car, en l’accomplissant, les chemins deviendront sûrs, les moyens de l’acquisition des biens deviendront licites, les gens lésés pourront recouvrer leurs droits, le pays prospèrera, et toutes les choses s’arrangeront.
L’incitation au bien et l’interdiction du mal est un sujet auquel les jurisconsultes ont accordé une importance particulière et auquel ils ont consacré un chapitre dans leurs ouvrages. Les jurisconsultes sont unanimes à dire que l’incitation au bien et l’interdiction du mal fait partie des obligations de la loi islamique.
Certains jurisconsultes ont dit que tous les musulmans doivent obligatoirement inciter au bien et interdire le mal. Mais selon d’autres, si un nombre suffisant de musulmans se portent volontaires pour accomplir cette obligation, les autres en seront exemptés.
Chers croyants, chers jeunes
Pour qu’un musulman soit obligé de commander le bien et interdire le mal, il faut que les conditions suivantes soient réunies.
- Il doit savoir quelles sont les bonnes et les mauvaises actions, car celui qui les ignore a lui–même besoin d’être guidé. L’Imam Ali (p) a dit : « Ne dis rien sur une chose que tu ne connais pas et ne dit pas tout ce que tu connais, car Dieu a prescrit à chacune des parties de ton corps des obligations dont il se servira d’arguments contre toi le jour du jugement dernier. »
- Il doit être convaincu de l’efficacité de son action.
Cette condition est raisonnable, mais malheureusement elle sert de prétexte aux paresseux.
Il convient de signaler que tout musulman est tenu d’ordonner aux membres de sa famille d’accomplir les bonnes actions et de s’abstenir de commettre des péchés, et cela, même s’il est convaincu qu’ils ne vont pas exécuter ses ordres.
La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as–Sadiq (p) a dit : « Lorsque Dieu a révélé le verset : « Ô vous qui croyez ! Préservez vos personnes et vos familles de l’Enfer qui se nourrit d’hommes et de Pierres, et dont la garde est assurée par des anges inflexibles et sévères. »
Un homme s’est mis à pleurer et à dire : « Moi qui suis incapable de prendre la bonne voie, comment pourrai-je guider les membres de ma famille ?»
Alors, le Prophète (pslf) lui a dit : « Il suffit que tu leur ordonnes ce que tu ordonnes à toi–même, et que tu leur interdises ce que tu interdis à toi–même. » La même personne a dit : « Comment pourrai–je les préserver de l’Enfer ? » Et le Prophète (pslf) lui a dit : « En leur ordonnant ce que Dieu a ordonné, et en leur interdisant ce que Dieu a interdit. S’ils te suivent, tu les auras préservés [de l’Enfer] ; et s’ils ne te suivent pas tu auras accompli ton devoir. »
- Il doit être sûr que la personne qui a commis l’acte interdit ne s’est pas repentie.
- Il doit être convaincu que son action (c’est–à–dire le fait de commander le bien ou d’interdire le mal) ne lui causera pas un préjudice et ne le causera pas à une personne innocente.
Quels sont les étapes de l’interdiction du mal ?
Si un musulman voit quelqu’un commettre un péché, il devra essayer de le ramener gentiment à la raison, car Dieu a dit à Moïse et Aaron :
« Allez trouver Pharaon dont l’impiété ne connait plus de limites. Parlez–lui un langage conciliant ! Peut–être sera–t–il amené à réfléchir ou à Me craindre. »
Et s’il ne l’écoute pas, il devra le menacer. Et si sa menace ne le dissuade pas, il devra recourir à la force. Et s’il est incapable d’employer la force contre lui, il devra au moins le condamner au fond de lui–même.
Il y a plusieurs hadiths qui permettent de dire que le croyant doit condamner le mal au fond de lui–même en toutes circonstances.
Parmi ces hadiths, nous pourrons citer celui où l’Imam as–Sadiq (p) a dit :
« Pour qu’un croyant soit considéré comme un homme d’honneur, il suffit que Dieu le voit condamner le mal avec son cœur à chaque fois qu’on le fait devant lui. »
Il y a aussi celui où l’Imam ar–Ridha (p) a dit : « Si un homme se trouvant en Occident approuve un meurtre commis en Orient, Dieu le considérera comme étant le complice du meurtrier. »
Celui où l’Imam Ali (p) a dit : « Quiconque approuvera une action sera considéré comme son auteur et quiconque la désapprouvera sera considéré comme celui qui s’est abstenu de la faire. »
Et il a dit : « Le Prophète (pslf) nous a ordonné de recevoir ceux qui commettent les péchés avec un visage austère. »
Chers frères et sœurs
Au moment de quitter Médine, L’imam Hussein (p) expliqua à son frère Mohammed Ibn Hanafiyah les raisons de son départ.
« Je ne suis pas soulevé de gaîté de cœur, ni par arrogance ni dans l’intention de semer la corruption ni de commettre de l’injustice. Je me suis soulevé pour demander la réforme de la communauté de mon grand-père, je veux ordonner le bien et interdire le blâmable, et suivre les traces de mon grand-père et de mon père ( Ali fils d’Abî Tâleb ). »
Ainsi, la raison principale du départ de L’imam Hussein (p) clairement proclamée, était l’ordonnance du bien et l’interdiction du blâmable.
L’imam Hussein (p) est sorti pour mettre en pratique les instructions de son grand-père (Le Messager de Dieu pslf) :
Celui qui voit un despote oppresseur, rendant licite ce que Dieu à interdit, reniant l’engagement de Dieu, désobéissant à la tradition du Messager de Dieu (pslf), agissant avec les serviteurs de Dieu de façon criminelle et hostile et qui ne fait rien pour changer cela tant au niveau des actes de la parole, alors il est dans le droit de Dieu de lui faire entrer en enfer.
C’est cette raison qui a fait que le soulèvement de L’imam Hussein (p) est resté éternel, vivant, riche en leçons.
Chers bien-aimés
Al-Hussein(p) a donc pris position pour le Message de l’Islam, pour sa dignité et sa liberté, pour tout ce que l’Islam propose dans ces domaines. Il a consacré toute sa révolution, toute son action, tous ses sacrifices et son martyre à la consolidation de l’Islam.
L’Imâm al-Hussein(p) aimait Dieu comme personne ne L’a aimé. Il était ouvert à Dieu comme personne ne Lui a été ouvert. Comme son père, il aimait Dieu et Son Messager et il était aimé de Dieu et de Son Messager.
Il s’est dirigé vers Karbalâ’ pour ordonner le bien et interdire le mal, pour donner à l’humanité une leçon qui est celle de celui qui porte un message et qui reste fidèle à son message jusqu’au martyre.
Achouraa, Cette grande commémoration avec laquelle nous vivons al-Hussein(p) en tant qu’Imâm, en tant que bien-aimé et en tant que dirigeant, continue de renouveler en nous la foi en l’Islam. Elle nous incite à le défendre et à refuser l’oppression et l’arrogance.
Que la paix soit sur toi, ô Abâ Abdillâh, ainsi que sur les âmes qui demeurent en ton seuil.
Sur toi, de ma part, le salut d’Allah pour toujours tant que j’existe et que durent la nuit et le jour.
Que la paix soit sur al-Hussein, sur Ali fils d’al-Hussein, sur les enfants d’al-Hussein et sur les compagnons d’al-Hussein.