Comment le Coran a été descendu et conservé
Le Coran est un livre céleste et la parole de Dieu. Les concepts suprêmes du Coran exprimés dans les phrases en arabe, ont été descendus par Gabriel au cœur noble du Prophète de l’Islam.
Les versets coraniques ont été descendus pendant 23 ans au Prophète de l’Islam dans diverses occasions comme le voyage ou à la maison, comme dans la guerre ou pendant la paix.
Parfois il recevait un seul verset, parfois quelques versets et parfois une sourate entière. Le Coran contient 114 sourates et en dehors de la sourate Repentir, elles commencent toutes par la phrase : au nom de Dieu le très miséricordieux, le tout miséricordieux. Chaque sourate a été composée des versets. Des sourates longues s’appellent Tawwal et des sourates courtes se nomment qassar.
Certaines d’entre elles ont été descendues en Mecque, s’appelant les mecquoises et d’autres qui s’appellent médinoises ont été révélées en Médine ou dans ses faubourgs.
Le Messager Noble consacra une attention privilégiée à la conservation et la survie du Coran entier et le garder de tout changement et falsification. Ainsi, il s’engagea dans trois mesures essentielles :
1. Quand un verset entrait dans son cœur, il l’exprimait tout de suite. Ce verset restait toujours dans sa mémoire et son innocence l’empêchait de tout oubli ou erreur.
Le Coran est explicite à cet égard :
« Nous avons fait de toi un citateur du Coran pour que tu n’oublies point » [1]
Le Prophète de l’Islam avait l’habitude de réciter le Coran dans toutes les occasions. Au moment des harangues, lorsqu’il exprimait les lois de la morale, il utilisait les versets correspondants. Lors des prières obligatoires et surérogatoires, il récitait du Coran. Il en récitait chaque jour, surtout pendant le mois de ramadan, d’après l’ordre des sourates. Quoiqu’illettré, le Messager de Dieu connaissait par cœur l’ensemble des versets coraniques. Il était exempt de toute erreur pour les recevoir de Gabriel, pour les préserver et pour les transmettre au peuple.
2. Il récitait tout de suite après que chaque sourate ou verset était révélé à son cœur, conseillant ses compagnons de les apprendre par cœur. D’autres musulmans s’efforçaient aussi de les apprendre par cœur. Le Prophète de l’Islam (SDPSL) essayait que les versets appris par ses compagnons soient corrects et épargnés d’erreurs. Ceux qui savaient le Coran par cœur, le récitaient au Prophète pour s’assurer de sa justesse.
Ainsi, un nombre considérable des compagnons ont appris l’ensemble ou une partie du Coran et dont sept personnes ont trouvé la renommée.
Syouti écrit : Parmi ceux qui ont récité le Coran au Prophète, sept sont plus célèbres : Uthman, Ali, Abi, Zaïd ibn Thabit, Ibn Massoud, Abu Aldardaâ et Abu Moussa Ashaâri.[2]
Comme le Messager de Dieu (SDPSL) accordait une importance particulière à l’apprentissage du Coran, un grand nombre des compagnons en ont appris chacun une partie. Certains d’entre eux arrivèrent à en apprendre le tout et ils furent appelés les Conservateurs du Coran. Son nombre n’est pas connu, mais ils étaient nombreux.
Syouti transmet la parole de Qarbati : Au cours de la guerre de Yammamah, soixante-dix conservateurs se font tuer et au vivant du Prophète un nombre l’égalant ont trouvé la mort dans la guerre Bêr Maâounah.[3]
On peut conclure que les conservateurs du Coran étaient tellement nombreux dont 140 se firent tuer seulement dans ces deux guerres. Mais nous ne savons pas si tous ces conservateurs maîtrisaient le Coran entier ou une partie de ce livre.
Certains écrivains sont d’avis que les conservateurs du Coran étaient moins nombreux.
Cheikh Abdalhaï écrit :
Il y avait dix conservateurs du Coran contemporains du Prophète : Ali, Uthman, Abi ibn Kaab, Maadh bin Djabal, Abuldarda, Zaïd ibn Thabit, Abu Zaïd Ansari, Tamimdari, Ibadah bin Thabit et Abu Ayyoub.[4]
3. La transcription et la compilation. Le Messager de Dieu avait choisi plusieurs personnes pour s’occuper de transcrire le Coran. Quand un verset fut révélé, il en appelait un parmi eux pour écrire. Puis, il demandait qu’il relise et s’il y avait une faute, il lui disait de la corriger. Parfois le Messager de Dieu désignait la place d’un verset, disant au conservateur de le situer après tel verset et dans telle sourate.[5]
Les transcripteurs étaient nombreux et leur nombre a été compté jusqu’à 43 personnes.[6] Mais ils n’étaient pas tous ceux de la révélation et certains rédigeaient les lettres du Prophète.
Cheikh Abdalhaï écrit : Uthman bin Afvan et Ali étaient les transcripteurs de la révélation. En leur absence, Abi ibn Kaab et Zaïd ibn Thabit se chargeait de cette mission et si aucun d’eux n’était présent, quiconque savait écrire assumait la responsabilité de la transcription. Ils étaient Moawieh, Djabir ibn Saeed, Aban ibn Saeed, Ala Hazarmi et Hanzalah bin Rabi.[7] Ces gens sont ceux qui ont écrit la version du Coran propre au Prophète (SDPSL). Il y en avait d’autres qui enregistraient les versets dans leurs cahiers. Il y avait des gens parmi ces transcripteurs qui, en plus de rédiger une version pour le Messager de Dieu, ils en écrivaient une pour eux-mêmes. Ainsi, certains d’entre eux avaient un Coran personnel.
Les transcripteurs commençaient chaque sourate par Au nom de Dieu le très miséricordieux, le tout miséricordieux qui était au début de la sourate. Ils écrivaient les versets d’après l’ordre de la révélation jusqu’à ce que le Au nom de Dieu le très miséricordieux, le tout miséricordieux, se prononçât une nouvelle fois, signalant le début d’une autre sourate. Puis, on enregistrait de nouveaux versets, sauf dans les cas particuliers où le Prophète ordonnait qu’on enregistre un verset dans une autre sourate et un endroit particulier.
Yaqoubi transmet cette phrase d’ibn Abbas :
On distinguait deux sourates par la phrase Au nom de Dieu le très miséricordieux, le tout miséricordieux. On comprenait alors que la sourate précédente est finie et une nouvelle sourate a commencé.[8]
Le papier à l’époque
Il est indubitable que les transcripteurs avaient besoin de quelque chose pour rédiger leur texte et il est curieux de savoir sur quoi on écrivait la révélation divine. On comprend du Coran qu’il existait à l’époque du Prophète quelque chose qu’on appelait Qartas.
Le Coran dit à cet égard :
« Même si nous avions fait descendre sur toi un livre en papier qu’ils pouvaient toucher de leurs mains, ceux qui ne croient pas auraient certainement dit : ce n’est que de la magie évidente »[9]
On comprend des livres d’histoire qu’à l’époque du Prophète le papier était disponible. En Chine on en fabriquait de l’herbe. En Inde, on écrivait sur les morceaux de soie blanche. En Iran, sur la peau étroite et tannée, sur la pierre blanche et des tôles en cuivre, de fer et du zinc, sur l’écorce du dattier et l’os de l’épaule d’un chameau, d’un mouton et des morceaux en bois.[10]
Les transcripteurs rédigeaient le Coran sur ces objets et les présentaient au Prophète. Son Eminence les gardait dans un coin de sa maison et au moment de sa mort, un recueil du Coran entier avait été préparé.
Il semble qu’il ait rendu, juste avant son passage, à son Eminence Ali qui était lui-même un scripteur de la révélation.
Selon Imam Sadiq (SL), le Messager de Dieu (SDPSL) avait dit au Seigneur des croyants (SL) :
« O Ali ! Le Coran est derrière mon lit, écrit sur les feuilles en soie et en papier. Prends-le et tâche de ne pas le perdre ou abîmer, comme les juifs qui avaient abimé la Torah. »[11]
Recueillir le Coran
Comme nous avons précédemment dit, les versets du Coran ont été descendus de façon incohérente au Prophète et on s’appliquait bien qu’il ait une forme décente qu’on puisse constater actuellement :
Première période : au temps du Messager de Dieu
Le Prophète de l’Islam décida qu’on transcrive des versets du Coran sur des feuilles. Il surveillait personnellement cette tâche et désignait la place de chaque verset. Il séparait les sourates et les appelait. Il demandait aux scripteurs de lui lire les versets écrits pour les corriger. Puis il les mettait dans un archive en sécurité. Ainsi, tous les versets et les sourates ont été compilés chez son Eminence ; mais l’on ignore comment et dans quel ordre ils ont été recueillis et si son archive suivait un arrangement particulier ?
Certains hadiths permettent de savoir qu’au vivant du Messager de Dieu (SDPSL) et sous sa surveillance, on avait accompli une forme de compilation du Coran.
Zaïd ibn Tabith dit à cet égard:
« On s’occupait en compagnie du Messager de Dieu (SDPSL) de la compilation du Coran à partir des écrits sur les feuilles. »[12]
Mais la qualité précise de cette compilation n’est pas connue. Cette entreprise n’était spécifique à la version du Messager de Dieu (SDPSL) mais un nombre de scripteurs de la révélation écrivaient aussi les versets du Coran et ainsi, d’autres versions du Coran ont été créées qu’on a mentionnées dans les livres de hadith, d’exégète et d’histoire comme : l’histoire d’Ali (SL), l’histoire d’Ibn Massoud, l’histoire d’Abi ibn Kaab et l’histoire de Zeïd.
Ibn Nadim les a définis comme tels : ceux qui ont été engagés dans la compilation du Coran dans le vivant du Prophète furent Ali ibn abi Talib (SL), Saad ibn Obaïd, Abuldarda, Ouwaïm bin Zaïd, Maadh bin Djabal, Abuzaïd, Tabith ibn Zaïd, Oubaï bin Kaab, Oubaïd bin Mouawiah et Tabith bin Dhahhak.[13]
Chacun de ces gens détenait un Coran qui contenait tous les versets et les sourates ; mais qui avait deux fautes : D’abord, il n’était pas dans la forme d’un livre compilé et puis, les versets et les sourates n’avaient pas un arrangement nécessaire. [14]
Le Messager de Dieu avait un autre moyen pour compiler les versets et les sourates du Coran consistant à recruter ceux qui les détenaient dans leurs têtes. Un grand nombre de gens se sont mis à apprendre le Coran par cœur et certains d’entre eux furent appelés les Conservateurs du Coran, ayant réussi à préserver l’ensemble de cette grande révélation divine.
Les conservateurs du Coran très vénérés parmi d’autres compagnons et comme une référence du Coran, ils le faisaient passer d’une génération à une autre. En cas d’urgence les musulmans s’adressaient à eux. Même les compilateurs du Coran au temps d’Abu Bakr et Uthman se référaient à ces conservateurs pour leur travail.
A l’époque du Messager de Dieu (SDPSL) tous les versets du Coran ont été ainsi réunis et conservés comme un héritage aux musulmans.
Seconde période : au temps du califat d’Abu Bakr
Quoique la compilation des versets coraniques aient été faite au vivant et sous la surveillance du Messager de Dieu (SDPSL) avec des gens les détenant dans leur mémoire, une nouvelle mesure paraissait nécessaire à cet égard. Car d’abord : les versets et les sourates n’avaient pas été enregistrés à la fois et sous forme d’un livre mais sur des feuilles éparpillées et parsemées, rendant la falsification possible.
Puis, les conservateurs du Coran, le détenant dans la tête et passant pour la référence à laquelle on retournait en cas de besoin, ils étaient sujets à la mort et le martyr. Il y avait la peur qu’avec leur mort, une partie des versets perdent. Comme dans la guerre de Yammamah, un groupe de conservateurs ont trouvé la mort, de sorte qu’Abu Bakr découvrit la menace et ordonna qu’on écrive le Coran dans un livre.
Syouti transmet la parole de Zaïd ibn Tabith à cet égard :
« Abu Bakr m’appela après la guerre alors qu’Omar ibn Khattab tenait sa compagnie et me dit : Omar ibn Khattab vient de m’annoncer qu’un grand nombre de conservateurs du Coran ont trouvé la mort dans la guerre de Yammamah ; j’ai peur que d’autres conservateurs se fassent tuer dans d’autres guerres et une partie du Coran soit ainsi détruite ; je propose que vous ordonniez la compilation du Coran.
Zeïd poursuit : j’ai dit à Omar : comment nous pouvons faire une chose que le Prophète n’a pas faite ? Omar répondit : Je jure sur Dieu que c’est un bienfait nécessaire et il insista tant que je fus de son avis. Abu Bakr continua : Tu es un jeune homme fiable et tu avais été un scripteur de la révélation divine ; recueille le Coran avec la précision et la curiosité. Ainsi, j’ai pris tout le Coran des écorces des dattiers et les os d’animaux, des pierres blanches et la mémoire des conservateurs pour les réunir dans un livre. »[15]
Zaïd ibn Tabith accepta cette mission importante sous l’ordre d’Abu Bakr et s’en occupa. Il appela les compagnons du Prophète de le secourir, disant à chacun détenant un écrit du Coran ou un verset ou une sourate dans sa tête, qu’il les lui présente pour être enregistré. Les compagnons ont répondu à son appel et déclarèrent vouloir collaborer avec lui.
Pour Zaïd, le critère principal fut le témoignage de deux justes. Si deux justes témoignaient d’avoir entendu un verset du Messager de Dieu ou être écrit en sa présence, ce verset aurait été accepté comme un verset authentique et enregistré dans le corps du Coran.
Syouti transmet cette parole de Leïth ibn Saad :
Abu Bakr était la première personne ayant recueilli le Coran et Zaïd ibn Tabith accepta la responsabilité d’en transcrire. Les gens présentaient les versets du Coran à lui mais il n’acceptait que sous le témoignage de deux justes.[16]
Il écrit encore :
Omar dit : Quiconque détient une partie du Coran, qu’il la présente pour être enregistrée. Les compagnons apportaient des versets écrits sur les morceaux de papier, des tablettes ou l’écorce des arbres, mais l’on n’acceptait que sous le témoignage de deux justes.[17]
Il faut pourtant préciser que Zaïd ibn Tabith était parfaitement compétent pour accomplir cette mission car il était célèbre pour sa foi, ses vertus, sa fiabilité et son habileté. Puis, il était lui-même un conservateur de tout le Coran qu’il avait deux fois lu au Prophète (SDPSL) et admis par lui. Troisièmement, il était parmi les scripteurs de la révélation divine et quatrièmement, il détenait une version du Coran que le Prophète avait admise.
Appuyé par ces privilèges, par la coopération d’autres conservateurs et plein d’attention, Zaïd ibn Tabith compila les versets du Coran dans un corps unis et le rendit à Abu Bakr. Après Abu Bakr, cette version fut remise à Omar et après Omar, sa fille Hafssah détint ce Coran.
Le recueillement du Coran par Ali ibn abi Talib
Certains hadiths et citations rednent compte qu’Ali ibn abi Talib (SL) fut la première personne commandant la compilation du Coran après le décès du Messager de Dieu.
Abu Bakr Hazrami transmet d’Imam Sadiq (SL) que le Messager de Dieu avait dit à son Eminence Ali (SL) :
O Ali ! Le Coran est par derrière écrit sur des cahiers, de la soie et du papier. Prends-les et accueille-les pour éviter de l’abîmer comme les juifs qui ont abimé la Torah. Puis Ali (SL) partit et les accueillit dans une étoffe jaune, il prononça le vœu suivant : Je ne mettrai pas mon écharpe avant avoir recueilli ce Coran. Si quelqu’un se rendait chez lui, il allait sans écharpe à sa rencontre.[18]
Abu Rafa raconte qu’aux dernières heures de sa vie, le Messager de Dieu (SDPSL) avait dit à son Eminence Ali (SL) : O Ali ! Prends ce livre de Dieu. Son Eminence Ali le recueillit dans une étoffe et l’emmena à sa maison. Quand le Messager de Dieu (SDPSL) fit son passage, il s’occupa de recueillir le Coran et le compila selon l’ordre de la descente de chaque verset, maîtrisant parfaitement cette tâche. [19]
Abd Khaïr transmet cette parole d’Ali (SL):
« Quand le Messager de Dieu a trouvé la mort, j’ai juré de ne pas mettre mon écharpe avant accomplir la compilation du Coran et je n’ai plus mis mon écharpe jusqu’à ce que j’accomplisse cette tâche. »[20]
Ibn Sirin transmet de son Eminence Ali (SL) :
« Quand le Messager de Dieu a trouvé la mort, j’ai juré de ne plus mettre mon écharpe sauf pour la prière de vendredi, afin de recueillir le Coran. »[21]
L’histoire Yaqoubi raconte :
« Après le décès du Messager de Dieu, on a transmis qu’Ali ibn abi Talib (SL) compila le Coran et l’emmena sur un chameau, il dit à tout le monde : voilà le Coran, que j’ai compilé. »[22]
On comprend que le Messager de Dieu livré son Coran précieux à Ali (SL) à la fin de sa vie, disant : compilez le Coran dans un livre. Son Eminence Ali (SL) s’occupa après la mort du Messager de Dieu et son enterrement, de la compilation du Coran, l’ayant présenté au califat mais qui a été refusé.
Il n’est pas clair en quoi le Coran de son Eminence Ali (SL) était différent du Coran actuel, mais bref ; sa différence ne concernait pas le nombre des versets ou le changement des sourates, car il existe des faits qui prouvent qu’aucun changement ou falsification n’a été arrivé et le Coran actuel équivaut celui du Prophète de l’Islam.
Par conséquent, s’il existe une différence, elle doit être :
1. Les versets et les sourates du Coran d’Ali (SL) ont été arrangés selon le temps de leur révélation.
2. Pour les versets éliminés, l’éliminant succède l’éliminé.
3. Les versets ont été enregistrés d’après la version du Messager de Dieu (SDPSL).
4. Probablement, une interprétation ou les exégèses exprimées par le Messager de Dieu avaient été enregistrées en marge des pages ou bien, sur des pages séparées concernant les versets du Coran.
Pour conclure, il faut dire que d’après l’opinion des chiites le Coran actuel est justement celui révélé au Prophète et à l’abri de tout changement ou falsification. Ainsi, à partir des imams infaillibles, ils suivent les instructions de ce Coran.
Troisième période : au temps du califat d’Uthman
Pour expliquer ce fait on a écrit : Hadhifah fils de Yaman qui se battait contre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, entra chez Uthman et exprimant son inquiétude terrible, il lui dit : O Seigneur des croyants ! Avant que les musulmans trouvent des différences existantes dans les livres sacrées des juifs et des chrétiens, il faut éviter que ça arrive.[23]
Quoiqu’à l’époque d’Abu Bakr, une version complète du Coran avait été mise à la disposition d’Omar et confiée à sa fille Hafsah ; ces livres n’étaient pas à la disposition du peuple et les gens utilisaient les livres écrits par les scripteurs au vivant du Messager de Dieu dans les villes et les pays islamiques.
Malheureusement, ces corans n’étaient pas identiques et leur différence était pour deux raisons principales : l’ordre des versets et des sourates et la modalité de l’écriture et sa lecture. Ainsi, différents corans ont été créés et distribués dans les villes et les pays islamiques. Chaque groupe défendait son propre coran, le préférant aux autres.
Ayant constaté ces discordances parmi les musulmans, Hadifah s’inquiéta et sentit la menace pour l’avenir du Coran et les musulmans. Après son retour de la guerre, il partagea ses angoisses avec Uthman et celui-ci décida de mettre fin aux désaccords, conduisant tous les musulmans vers un Coran universel et consensuel.
Ainsi, il consulta Zaïd ibn Tabith qui connaissait bien le Coran, ayant exercé la responsabilité de le compiler au temps d’Abu Bakr. Il lui demanda de compiler un Coran universel et complet avec la précision et la curiosité, lui livrant le Coran d’Abu Bakr. Uthman ordonna aussi qu’Abdallah bin Zubaïr, Saïd bin Aass et Abdulrahman bin Harith collaborent avec lui dans cette grande et importante entreprise. Puis, il leur dit : examinez le Coran avec la minutie et efforcez-vous d’enregistrer correctement les lettres, les mots et leur prononciation. En cas de discordance, choisissez l’accent de Qureysh car c’est dans cet accent que le Coran a été descendu.[24]
Ladite association ayant le jour dans l’année 25 hégire, se mit à travailler sous l’ordre d’Uthman. Le Coran d’Abu Bakr fut choisi comme référence qu’ils comparaient avec d’autres versions. Saïd ibn Aass lisait et dictait car son accent était proche de celui du Prophète (SDPSL) et Zaïd rédigeait les phrases d’après la prononciation de Saïd.
Peu après, on sentit le besoin de la contribution apportée par les autres. Ainsi, ils ont invité huit personnes à collaborer et ils furent douze personnes en somme.[25]
Obaï ibn Kaab était parmi les invités et qui dictait parfois le Coran aux autres. On utilisait son coran au moment de comparer les corans. En cas de doute, on s’adressait aux compagnons du Prophètes et acceptaient un verset suspect seulement après être affirmés par deux justes parmi eux.
Dans certains cas, on s’adressait à Ali (SL) et Uthman surveillait personnellement ce devoir.[26]
Ainsi, on accomplit une enquête précise et collective sur le Coran pour créer une version correcte. Après, on a relu et comparé plusieurs fois et la version finale fut admise comme la seule version authentique.
Ensuite, Uthman ordonna qu’on fasse d’autres copies d’après cette version et les envoya aux diverses grandes villes islamiques et il détruisit d’autres versions du Coran existantes jusqu’à ce jour.
Ainsi, la revendication divine disant : « Nous avons fait descendre le Coran et le garderons bien » [27], ou bien celle de : « Le faux ne l’atteint, ni par devant ni par derrière : c’est une révélation émanant d’un Sage Digne de louange »[28], fut prouvée et l’ensemble des versets et des sourates du Coran resta intact pour les générations futures.
Notes :
1- Al-Aa’la(87):6
2- Al-Atqân fi Ulum Al-Qurân, Tome 1, Page 96
3- Idem, Page 94
4- Al-Taratib Al-Adariah, Tome 1, Page 46
5- Tarikh Yaqubi, Tome 2, Page 43
6- Al-Taratib Al-Adariah, Tome 1, Pages 115 et 116
7- Idem, Page 114
8- Tarikh Yaqubi, Tome 2, Page 34)
9- Al-Nahl(6) : 7.
10-Al-Taratib Al-Adariah, Tome 1, Page 122, Syouti, Al-Atqan, Tome 1, Page 78
11- Behar Al-Anwar, Tome 92, Page 48
12- Syouti, Al-Atqan, Tome 1, Page 76
13- Fehrest, Page 47
14- Idem, Pages 43 à 48.
15- Syouti, Al-Atqân fi Ulum Al-Qurân, Tome 1, Page 76
16- Idem, Page 77
17- Idem
18- Behar Al-Anwar, Tome 2, Page 48
19-Manaqib, Ibn Shar Ashoub, Tome 2, Page 41
20- Idem, Page 41
21- Syouti, Al-Atqân, Tome 1, Page 77
22- Tarikh Yaqubi, Tome 2, Page 135
23- Djama Al-Usul, Tome 2, Page 503
24- Idem, Page 504.
25- Syouti, Al-Atqân, Tome 1, Page 79.
26- Idem, Page 79
27- Al-Hejr (15) : 9
28- Fosselat (41) : 42
Source : http://fr.al-shia.org